aujourd’hui, et laisse Pessac au Cernés. La circonscription électorale actuelle du
Médoc, excepté l’extension de l’agglomération bordelaise, suit ce contour. Enfin,
des enquêtes linguistiques (Bourciez, Lalanne, Allières, Séguy ; voir références
in
Viaut A.,
Le texte occitan du Médoc: inventaire bibliographique)
ont inclus
Pessac et Iliac. De tout cela, nous retiendrons comme points limites, Le Porge,
Iliac et Bruges ; nous ajouterons, de façon non tranchée, l’espace procuré par
un tracé allant d’Illac à Pessac, remontant sur Bruges et comprenant Mérignac.
Quelles que soient ces « limites », le Médoc a fréquemment été perçu de
l’extérieur comme une totalité et ses habitants continuent de faire l’objet de visions
stéréotypées.
Medoquin,
Médoquin,
Pèth de coquin.
Peau de coquin.
disait-on sur le Bassin d’Arcachon. Les gens du Bazadais n’étaient guère plus
élogieux :
Lo Medoquin,
Le Médoquin,
Praube, fenhant, gloriôs.
Pauvre, fainéant, orgueilleux.
Le Médoquin marginal, le Médoc du bout du monde, des sorciers,... autant
d’images dont le Médoc ne possède pas l’exclusive, mais qui font partie d’une
conception un peu « exotique » que les Bordelais eux-mêmes ont parfois
entretenue à travers le cliché de la sorcellerie 5. Du temps d’Ausone (309-394),
poète latin de Bordeaux, notre terre est déjà un peu le « bout du monde ».
N’écrit-il pas, dans la quatrième épitre 6 à son ami Théon, qui vivait à Domnoton
(vraisemblablement près de l’actuel Soulac), les lignes suivantes :
Que fais-tu dans ta demeure des confins de la terre,
Cultivant à grand frais cette aride poussière,
Ce sable que la mer rejette de son sein ?
Toi-même, enfin, Théon, dis-moi quelle est ta vie
Sur les bords du Médoc?...
Le Médoc est aussi un lieu de l’isolement pour l’ami de M. de Montaigne, É.
de La Boétie (1530-1563), qui parlait en ces termes des possessions de sa femme,
Marguerite de Caries, héritière de la seigneurie d’Arsac :
Ce jourd’huy, du soleil la chaleur altérée
A jauny les espis de la belle Ceres,
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