Recits_Contes_Populaires - page 17

Sent Martin,
Saint-Martin (novembre),
Gosta ton vin.
Goûte ton vin.
Le Médoc comporte d’autres activités liées à son sol. Autrefois, les bergers
et chevriers médoquins étaient réputés jusqu’aux Pyrénées. L’économie pastorale
prédominait encore dans la Lande du Médoc, au siècle dernier. Des formules
illustrent la place du mouton alors :
L ’annada d ’an bissèt,
Fau nau olhas per norir
un anhèth.
Les années bissextiles,
Il faut neuf brebis pour nourir
un agneau.
L’année bissextile passait pour néfaste et rude auprès des éleveurs.
Lo ladèrt caça la sèrp
| Le lézard vert chasse le serpent
Ceci exprime la satisfaction des bergers de voir un lézard vert rôder près de
la bergerie ou dedans, car il était sensé éloigner les serpents qui pouvaient venir
téter le lait des brebis. Mais dès 1801, Brémontier entreprit la plantation des pins
sur la côte d’Argent afin de stopper la marche des sables. Chambrelent marqua
la deuxième moitié du
XIXe
siècle par ses ouvrages d’assèchement des landes
humides. La loi du 19juin 1857 et le décret impérial d’application du 28 avril
1858 consacrèrent et aidèrent cette oeuvre. Un nouveau paysage allait apparaître.
De nouveaux revenus également. L’équilibre agro-pastoral en fit les frais, non
sans vives oppositions. Ainsi, le 4 septembre 1806, la Commission des dunes
enregistre :
« (...) Que les habitants des environs de l’atelier de Hourtin ne cessent de
contrarier par des voies de fait, injures, menaces, les employés, que, malgré des
exemples récents de sévérité, ils continuent à faire pacager les bestiaux dans les
semis,... que plusieurs habitants ont porté la malveillance au point d’arracher les
jeunes pins à mesure qu’ils sortent de terre. »
Des métiers, des habitudes autres ont peu à peu supplanté l’ancienne civilisation
landaise. Les brûlis périodiques (
las usclas),
faits tous les trois au quatre ans pour
procurer des pacages aux ovins, vont être de plus en plus réglementés. Les pins
vont fréquemment amener la disparition, la division ou l’étatisation d’anciennes
surfaces de landes et de parcours communaux. Le métier de gemmeur
(Jo rosinèir),
qui existait déjà avant, va se développer dans ces zones à partir de la fin du siècle
dernier pour s’éteindre de nos jours. Le proverbe qui suit montre effectivement
l’ancienneté du gemmage dans notre contrée, du temps où il constituait plutôt
un appoint :
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