Le loup et le renard travaillaient ensemble. Mais le renard était très
fainéant. Un jour, ils partent au champ avec leurs pioches. En plein travail,
tandis que le loup prenait de la peine, le renard se met tout à coup à
siffler :
— Entends-tu, compère loup? On m’appelle pour aller être parrain.
Seulement dans une cabane, il y avait un pot de miel. Et le renard,
au lieu d’aller être parrain, va entamer le pot. Après, pardi, il revient
trouver le loup :
— Eh bien ! Comment s’appelle ton filleul ?
—
Comencet.
(« Commenceur ».)
Il avait commencé à manger le miel. Pendant ce temps le loup travaillait
toujours, lui... Un autre coup de sifflet. Allez !...
— Entends-tu, compère loup ? On m’appelle encore pour aller être
parrain. Cela m’embête...
— Ça ne fait rien. Vas-y quand même.
Alors il part... Puis il revient :
— Eh bien ! Comment s’appelle ton filleul ?
—
Mitanet.
(« A moitié ».)
Il avait à moitié vidé le pot de miel. Il revient trouver le loup. Un
moment après, encore un autre coup de sifflet :
— On m’appelle de nouveau. Oh ! Ça m’embête...
— Cela ne fait rien. Vas-y quand même.
Le renard y va... Il s’en retourne :
— Eh bien ! Comment s’appelle ton filleul cette fois-ci ?
—
Carrasclet.
(« Cureur
».)
A la fin, il a fallu revenir à la cabane. Ils partirent et arrivés là :
— Oh ! On a mangé le pot de miel ! C’est toi, compère renard ?
— Oh ! Non. Ce n’est pas moi.
— Attends ! dit le loup, nous allons nous coucher tous les deux, et
celui qui suera le plus, ce sera celui-là qui aura mangé le pot de miel.
Le loup se couche. Et il se met à ronfler. Il ronflait, ronflait... L’autre,
pendant ce temps, urine sur lui.
— Ah ! Tu vois, lui dit-il, compère loup, c’est toi qui as mangé le miel ?
Et c’était le renard qui l’avait mangé !
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