Recits_Contes_Populaires - page 19

agneau, souvent, que l’on mangeait le jour de Pâques.
Les foires, donnant l’occasion de relations économiques régulières, au contraire
de la transhumance, restent vivantes et sont encore des lieux commerciaux où
les Médoquins se rencontrent. Nous faisons notamment allusion aux trois grandes
foires annuelles : Bernos (village de la commune de Saint-Laurent) le 26 août,
Saint-Estèphe le 8 septembre et Sainte-Hélène le 16 septembre.
Sur ces réseaux traditionnels et ruraux sont venus se superposer, depuis le siècle
dernier, des réseaux, de conception moderne et industrielle, liés à la proximité
de l’agglomération bordelaise. Le chemin de fer Bordeaux-Soulac achevé en 1875
et la route départementale n° 1 qui traverse le Médoc du nord au sud en sont
les principaux axes. Les zones industrielles du Verdon, de Pauillac et de
Blanquefort en constituent les pôles actuels. L’exploitation rationnelle de la forêt
landaise et le tourisme balnéaire apportent de leur côté d’autres voies de
modernisation à l’actualité problématique.
Ces aspects économiques trouvent une réalisation adaptée au lieu en fonction
de ses ressources physiques, de ses facteurs politiques et sociaux et de faits
extérieurs difficilement maîtrisables. L’approche historique peut nous donner,
dans ce domaine, des témoignages de ces adaptations où l’« Histoire », à force
de se répercuter, finit par rencontrer les voies locales de sa création.
Voici quelques-uns de ces repères.
A l’Age du bronze moyen (- 1500 à - 1200), le Médoc se signale par un apport
rayonnant. Il apparaît alors comme le premier groupe atlantique. Influencé au
début par des modèles rhodaniens, il acquiert vite son originalité et influence à
son tour des productions, de haches surtout, en Saintonge, Libournais, Périgord,
Pays de Buch, Armagnac et Chalosse.
Conquis, semble-t-il sans combat, pat les Romains, à la différence des autres
peuples aquitains, le Médoc, au moins sur sa partie fluviale, paraissait dès ce
moment être soumis à la domination celtique des Bituriges installés aussi à
Bordeaux. Pays désormais latinisé, le « Pagus Medulorum » (Pays des Meduli)
suit la destinée de l’Aquitaine médiévale avec, à la fin, la période marquante de
la guerre de Cent Ans. La presqu’île, avec la Sirie de Lesparre et ses célèbres
sires tels les Cénébrun et les Florimont, les seigneuries de Blanquefort et Castelnau,
sera un tenant sans faille du parti anglo-gascon. La tradition a véhiculé de
nombreuses légendes et croyances relatives à cette époque. Des trésors (voir trésors
des églises de Moulis, Lesparre, Benon), des édifices (voir le moulin de Tiquetorte
à Moulis, par exemple), des tombes (tombe d’officier anglais à Benon dans la
commune de Saint-Laurent), des buttes, des routes (voir
lo camin de Talabàt
:
le chemin de Talbot) sont attribués aux Anglais 2. On parle encore du
rei Talabàt,
en mémoire du général Talbot qui débarqua en 1453 pour venir secourir Bordeaux
révolté contre les Français. Après la bataille de Castillon en 1453, d’après les
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