Recits_Contes_Populaires - page 16

« mattes » . Aussi les Ribeirons de ces endroits sont-ils quelquefois nommés :
Tèrra-hortèirs.
Dans la partie ouest, ou Lande du Médoc, vivent les
Landescàts.
Cette variété de terroirs va de pair avec un peuplement et des activités
économiques diverses. Le côté girondin et viticole est le plus peuplé. Pour les
cinq cantons de Saint-Vivien, Lesparre, Pauillac, Saint-Laurent et Castelnau, le
Médoc, entre 1954 et 1975, a vu sa population augmenter de 9,5
%,
soit
56 500 habitants. En vingt ans, les secteurs d’activité ont évolué. Le nombre
d’actifs a baissé de 47
%
dans le secteur primaire ; il a augmenté de 40
%
dans
le secondaire et de 55 % dans le tertiaire. Pourtant, le secteur primaire était de
32 % en 1975 contre 10 % pour l’ensemble du département de la Gironde. Ces
chiffres sont à moduler avec l’importance de l’agglomération bordelaise en
Gironde. Celle-ci, d’autre part, déborde sur le Médoc historique (voir le canton
de Blanquefort par exemple) et draine une bonne partie des actifs de l’industrie
recensés sur l’ensemble du pays médoquin.
Certaines communes, comme celles du canton de Pauillac, gardent un secteur
viticole dynamique.
Depuis plus de deux siècles, la vigne est source de richesse le long du fleuve.
Ces revenus sont surtout le fait des grands « châteaux » reconnus tels par la
classification datant de 1855. Cette région des vins était et reste la terre des
contrastes, du grand domaine au « prix-faiteur » qui se louait dans des
« châteaux » prestigieux et cultivait à côté ses propres rangs de vigne. La
renommée acquise par nos vins est le fruit du commerce, avec l’Angleterre, au
début. Elle est aussi, et peut-être d’abord, le fruit des vignerons, maîtres de chai
et viticulteurs confirmés qui ont une action directe sur l’élaboration du produit.
Ces personnes prennent rang dans une longue tradition de préoccupation et
d’inquiétude tournée vers la vigne et sous-jacente dans des formules telles celles-ci :
Sent Vincent es bèth,
Abondença prau tonèth.
Quan tona en heurèir,
Fau montar las barricas au granèir.
Se tona en abriu,
Fau fonsar barricas e barrius.
Sent Fort
barra la gelada en clau
Per Sent Clau,
Vendeunha madura o chic se’n fau.
Lo païsan sap en octobre
Se la vinha a pagat son àbra.
Saint-Vincent est beau (janvier),
Abondance pour le tonneau.
Quand il tonne en février,
Il faut monter les fûts au grenier.
S’il tonne en avril,
Il faut préparer fûts et barils.
Saint-Fort (16 mai, localement)
enferme la gelée à clef.
Pour la Saint-Clou, (septembre)
vendange mûre ou presque.
Le paysan sait en octobre
Si la vigne a payé son labeur.
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