Recits_Contes_Populaires - page 37

quelque chose, n’importe quoi... si je peux deviner ce que c’est, je
t’emmène; sinon, je te laisse.
— Bon, eh bien, c’est entendu : tel jour, à telle heure, à tel endroit.
En effet, le jour convenu, le paysan va se cacher dans le bois. Et voici
Robert le diable qui arrive vers minuit ou une heure :
— Marche donc, bouc du diable !
(Il tirait le bouc).
Tout à coup le bonhomme se met à imiter le coucou :
— Coucou ! Coucou ! Coucou !
Le diable s’arrête :
— Ah ! Comme je m’appelle Robert le diable, moi qui ai deux mille
deux cents ans, quatre-vingt-deux jours et quelques heures, je n’ai jamais
entendu chanter le coucou en cette saison.
Enfin le coucou se tait. Et les deux personnes, Robert le diable et le
paysan se rencontrent :
— Me voilà !
— Ah ! C’est bien. Quel est mon nom ?
— Tu t’appelles Robert le diable.
— C’est vrai. Quel est mon âge?
— Tu as deux mille deux cents ans, quatre-vingt-deux jours et quelques
heures.
— Bon, c’est bien. Et ça... ?
— Ça? C’est le bouc du diable.
— Maintenant, tu vas me montrer ta bête.
L’autre amène sa bête devant lui, en la tirant par une corde :
— Tiens ! Voilà. Si tu ne peux pas deviner ce que c’est, je suis gracié.
Le diable était incapable de deviner quelle bête c’était. En regardant
d’un côté... :
— Une gueule devant.
Il va voir de l’autre :
— Une gueule derrière.
Il regarde encore :
— Des poils devant, ... des poils derrière, ... des plumes au milieu. Une
gueule devant, une gueule derrière... Je ne connais pas cette bête. Tu peux
repartir chez toi, lui dit-il. Tu es gracié.
La bête du paysan, c’était sa femme. Il l’avait roulée dans du miel,
puis il lui avait mis plein de plumes partout. Ensuite, il l’avait fait mettre
à quatre pattes et l’avait conduite en la tirant par une corde.
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