Recits_Contes_Populaires - page 104

une date récente. Toutefois, des traces linguistiques demeurent1:
lo pifre
(le fifre),
la flaüta
(la flûte),
la boha
(la cornemuse landaise),
la raqueta
(la vielle à fond
plat),
la vièla
(la vielle arrondie)...
Les danses anciennes se sont éteintes aussi. Seule la gigue reste dans les
mémoires. Depuis quelques décades, les polkas, les mazurkas, les valses et les
Scottish se sont elles-mêmes forgé une tradition locale.
La tradition occitane
Carnaval s’en va (Carnaval en partença)
Le Carnaval était très vivant et durait plusieurs jours dans nos régions. On
le voit renaître avec vigueur un peu partout en Occitanie, actuellement.
Le Médoc participe de cette tradition, en particulier pour toute la région de
la « Rivière » et du sud, près de Bordeaux. En général, après quêtes, farces,
cavalcades, banquets et bals, Carnaval, un beau soir, était brûlé en place publique,
à la suite d’un procès burlesque. Ce moment était salué par des chants d’adieu
dont les airs sont à peu près les mêmes partout dans le sud. Les paroles font
allusion à l’explosion et à l’abondance de nourriture et de boissons du temps de
Carnaval.
Ce texte a été relevé dans le journal
Le Vieux Médocain,
du 23 février 1896,
avec le titre « Carnaval en partença » et la mention « sur air connu » : celui
des chants d’adieu à Carnaval répandu sur l’aire occitane.
Adiu praube, adiu praube
Adiu praube Carnaval.
Adieu pauvre, adieu pauvre
Adieu pauvre Carnaval.
N osta prauba codinèira
Volé pas se’n separar
E pre fin de lo reveire
le a pagat un bon dinar.
Notre pauvre cuisinière
Ne voulait pas s’en séparer,
Et afin de le revoir,
Elle lui a payé un bon déjeuner.
Adiu, etc.
Adieu, etc.
De la sopa d'espinagas
le donèt a son sopar
Era bien assesonada
Tanben se hit pas pregar.
De la soupe d’épinards
Elle lui a donné pour son dîner.
Elle était bien assaisonnée,
Aussi ne se fit-il pas prier.
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