Recits_Contes_Populaires - page 99

un vol d’oies au-dessus de moi. Que faire ? Avec la baguette dans le canon,
je tire au milieu. Il me sembla voir tomber quelque chose. Comment faire ?
Cela s’était passé dans le village, alors je me mets à chercher et à
rechercher : rien. Je retourne chez moi. J’ouvre la porte. La « bour­
geoise » était allée traire les vaches à l’étable, et avait fait un grand feu.
Que vis-je donc ? Trois oies embrochées par ma baguette étaient passées
par la cheminée et tombées en travers des chenets. En passant, elles
s’étaient flambé les plumes, et je les avais qui cuisaient.
Intouchable
A l’époque, il n’y avait ni bicyclette ni automobile. Et, c’était la fête
de la Saint-Joseph à Hourtin. Quelqu’un de Listrac y était allé à pied,
et le soir il resta au bal. Pendant le bal, deux types vinrent à se disputer.
Ils étaient forts, ma foi, et finirent par se battre. Le Listraquais, lui, n’était
pas costaud. Il était petit, maigre, point dangereux à première vue. Que
fit-il ? Il en saisit un d’une main, l’autre de l’autre et les fit bien se cogner
ensemble. Ils ne pensaient plus à se bagarrer après.
— D ’où êtes-vous jeune homme ? lui demandèrent-ils.
En se haussant sur la pointe des pieds afin de paraître un peu plus
grand, il leur répondit :
— Je suis de Listrac !
— Eh bien, jeune homme, vous êtes
dishaduir
(intouchable) !
Croyez bien qu’il ne pensait plus à sa taille, alors !
Dishaduir
veut dire :
à laisser de côté, à laisser tranquille. A la suite de cette aventure
dishaduir
s’est transformé en surnom.
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