Recits_Contes_Populaires - page 89

O, mossur curé,
lui dit-elle,
credi que las passèras me descàbren
Tostau ! Me henden lo cap. Ne pài pas me pausar.
(Oh, monsieur le curé,
lui dit-elle, je crois que les moineaux découvrent ma maison ! Quel
vacarme ! Je ne peux pas me reposer.)
Le prêtre bénit le toit de l’habitation et prononça les paroles suivantes :
Passèra, passeron, Va-te’n har ton nie pus lonh.
(Moineau, petit
moineau, va faire ton nid plus loin.)
Tous les moineaux partirent et la femme trouva le repos.
Les conjurations (Los esconjuts)
Anciennement, ceux qui avaient peur des sorciers mettaient un morceau de
voile de moulin à vent dans leurs poches. Ainsi les sorciers ne pouvaient pas
les envoûter car pour cela, ils auraient dû faire autant de tours qu’en avait fait
la vergue du moulin.
Une façon courante de se protéger contre les jeteurs de sorts consistait
à mettre un vêtement à l’envers, une chemise ou une chaussette, par
exemple. Faire des noeuds à son mouchoir pouvait également avoir une
action efficace. On avait aussi recours à une formule prononcée en
dirigeant, vers la personne que l’on craignait, le pouce serré entre l’index
et le majeur et les autres doigts rapprochés de la paume de la main :
Sorcièra,
Te dote.
Se lo ses,
Que lo diables t'estofe.
Se lo sès pas
Que lo bon Dius me perdone.
ou encore :
Sorcièr, lomanin
Vira-te de mon camin.
Sorcière,
Je te crains.
Si tu l’es,
Que le diable t’étouffe.
Si tu ne l’es pas,
Que le bon Dieu me pardonne.
Sorcier, loumanin,
Écarte-toi de mon chemin.
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