Ils partent aussitôt se mettre à l’ouvrage, et chacun de s’appliquer de
son mieux... Peu après, un premier arrive :
— J’ai fini, patron !
— Ah ! dit-il, elle est bien faite, elle est mignonne et fignolée. C’est
du travail très soigné. Mais il faut attendre les autres; Poses ta cheville.
L’autre arrive presque en même temps :
— Oh ! Celle-là aussi est belle ! Je suis content de votre travail. Pose
ta cheville. Attendons le troisième !
Le troisième approche, les deux mains derrière le dos, tête basse.
— Eh bien ! lui dit le patron, et ta cheville ?
— Mais patron (en levant les bras), je ne peux pas faire de cheville
sans voir le trou.
— Ah ! mon garçon, c’est toi qui auras ma fille. Et le mariage eut lieu
peu de temps après.
A l’origine, la taupe avait des yeux et le crapaud avait une queue... Voir motif
A.2247
in
le Motif index
(op. cit).
La taupe et le crapaud
Autrefois le crapaud avait une queue mais pas d’yeux. Et la taupe avait
des yeux mais pas de queue. — La taupe, elle, est toujours sous la terre :
elle a les yeux pleins de terre. Le crapaud, lui, est toujours sur la terre,
dans les herbes. — Mais il n’y voyait rien en ce temps-là. Alors ils firent
un pacte qu’ils signèrent tous deux :
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