Recits_Contes_Populaires - page 59

En disant cela, il prit un agneau, un lion, un singe et un cochon ; puis,
après les avoir égorgés, il répandit leur sang au pied de la vigne.
Depuis, celui qui boit un peu de vin devient doux comme un agneau ;
s’il en boit davantage, il devient courageux comme un lion ; s’il continue
à s’abreuver, il devient malin comme un singe ; enfin, s’il n’arrête pas
de boire, il se vautre, comme un cochon, dans les rigoles.
LA PUNITION DIVINE
La nuit de Noël
La nuèit de Nadau
La nuit de Noël, les bêtes parlent. Dans le cas présent, ce sont les bœufs et
les écouter porte malheur... Voir motif B 210.3
in
Motif index
(op. cit.).
Autrefois, on disait que les bœufs parlaient la nuit de Noël. Ils ne
pouvaient parler qu’à ce moment, sur le coup de minuit. Il paraît que
le bon Dieu leur avait donné ce pouvoir pour les récompenser de l’avoir
réchauffé dans la crèche, car sans eux il serait mort de froid. Mais, on
disait également qu’il ne fallait pas essayer de les écouter : cela portait
malheur. Tous devaient rester à la veillée de Noël en face de la bûche
de chêne qui avait été mise dans le feu et que l’on veillait jusqu’à minuit,
à l’heure où le bon Dieu était né. Cependant, une fois, quelqu’un ne voulut
pas le croire. Il alla écouter derrière la porte de l’étable. Et à minuit,
il entendit
Castà
qui parlait à
Merlé :
Que harem deman, camarada ?
(Que ferons-nous demain,
camarade ?)
Et l’autre lui répondit :
Deman, airem portar noste mèste a la tèrra.
(Demain, nous irons
porter notre maître au cimetière.)
L’homme fut effrayé. Il rentra se coucher, mais le lendemain matin,
on le trouva mort. Alors il fallut bien atteler
Castà
et
Merlé
afin qu’ils
portent leur maître au cimetière.
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