1876_I - page 91

TOUR DE CORDOUAN
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siecle, une
E glise
appellee
de S a in t-N ico la s de G rave,
située
dans l’ancien territoire de la Paroisse de Soulac, mais beau­
coup plus avancée vers le nord que l’Eglise actuelle de cette
même Paroisse. Il en est fait mention dans un ancien cartu-
laire de l’Abbaye Sainte-Croix de Bordeaux (i); on n’exami­
nera point ici quelle étoit la qualité de cette Eglise ; il suffira
d’observer que la passe qui existe maintenant entre l’extrémité
du Médoc et la Tour de Cordouan, a été Elite par les ravages
de la mer, au préjudice du terrein dépendant de cette Eglise,
puisqu’elle reti*nt encore la dénomination de
Pas de Grave.
M. l’Abbé Expilly, qui, dans son
e.Dictionnaire Géographique
de la France,
au mot
B
l a y e
,
parle fort au long de cette Tour,
rend témoignage à cette tradition dans les termes suivans :
« Tout nous porte à croire que la Tour de Cordouan a été
» commencée par Louis de Foix en 1584, et achevée en 1611.
» Elle est bâtie, ainsi que nous l’avons dit d’abord, sur une
» isle de rochers, qui,
su ivan t la tradition, étoit alors contiguë à
»
la terre fe rm e du Bas-M édoc, et il ne p a ro it p a s douteux que
»
cela n ’a it été ainsi.
Il est également plus que vraisemblable
» que c’est par cette même langue de terre que furent voiturés
» tous les matériaux dont cet édifice est composé; car si le
» local, ajoute cet Auteur, eût été tel qu’il est aujourd’hui,
» il auroit été de toute impossibilité de transporter ces ma­
il tériaux par mer, à cause de l’abord impraticable des rochers
» qui régnent à plus de quatre-vingts toises de laTour du côté
» du débarquement, et à plus d’une lieue des autres côtés;
» d’ailleurs, ajoute encore cet Ecrivain, la mer y est toujours
» fort grosse, et elle détruirait en montant tout ce qu’on
» auroit fait pendant qu’elle auroit été basse, d’autant plus
» qu’elle ne découvre cet endroit guere plus de quatre heures
G)
De
Ecctesid Sancti Nicolai de Grava, quod ut asseritis, vestri Juris est,
et in
Parochiâ Ecclesicc vestree Sancta Mariée de Solaco sita est.
(
Gallia Chris­
tiana inter instrumenta, pag. 280.)
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