1876_I - page 89

CHAPELLE ET RADE DU VERDON
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Il ne s’agissoit, selon M. de Bitry, que de continuer une
ancienne jettée déjà commencée, et de lui donner 70 toises
de longueur sur 20 d’épaisseur et 24 pieds de hauteur, mon­
tant à 933 toises cubes. Il évaluoit dans ce temps-là cette dé­
pense à 100,000 fr., qui n’étoient pas la valeur d’un seul Na­
vire marchand.
Cette longueur de 70 toises étoit, selon cet Ingénieur, suf­
fisante pour mettre à couvert au moins le tiers de ce qu’il
appelle la
couche
ou
anse de R o ya n ,
qui est très-grande, parce
que les coups de mer, selon lui, venant de l’ouest, frappe-
roient obliquement le mur de la chaussée, suivroient par
conséquent leur direction, et ne pourraient faire de retour
dans le port.
Les Marins de Royan les plus expérimentés assuraient qu’en
moins d’un an, il y auroit trois ou quatre pieds de vase molle
qui servirait de lit aux Navires ; que cette rade donnerait une
capacité pour mettre plus de cent Navires à couvert des gros
temps, et formerait un havre qui auroit-plus de 12 pieds de
profondeur dans la pleine mer des basses marées ou mort
d’eau, et par ce moyen recevrait des Navires de 80 à 100 ton­
neaux ; et au plein de mer, dans les grandes marées, 15 pieds
d’eau pour des Navires de 150 à 200 tonneaux. Cet Ingé­
nieur ne s’imaginoit pas sans doute qu’il dût sortir du port
de Bordeaux des Navires de 700 tonneaux et au-delà. Quoi
qu’il en soit, on laisse aux gens de l’Art le soin de prononcer
sur le mérite de ce projet, que l’amour du bien public, dont
cet ancien Ingénieur étoit animé, lui avoit fait proposer pour
la plus grande sûreté des Navires qui étoient dans le cas de
s’y arrêter.
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