TOUR DE CORDOUAN
6l
« On prétend, sans aucun fondement, ditM. l’Abbé Expilly
» au lieu déjà cité, que Louis le Débonnaire avoit fait bâtir
» au même lieu une Tour fort basse, telle qu’on la voit dans
» de vieilles cartes, et qu’au lieu du feu, des hommes sonnoient
» du cornet nuit et jour, pour avertir les Navigateurs des
» dangers. La vérité est, que quand on bâtit la Tour qui sub-
» siste actuellement, il y en avoit aux environs une vieille,
» fort inférieure en hauteur et en ornement ;
c’est sans doute
»
celle-ci q u ’on prétend avoir été bâtie p a r Cordoue, d ’où est venu
»
le nom de Cordouan.
»
Baudrand, dans sa
Géographie,
au mot
Corduana tu rris,
pré
tend non s-eulement que cette Tour est placée dans la petite
Isle d’Antros, mais encore qu’elle fut construite dans le principe
par un
nommé Cordotte, Architecte,
et que c’est de là que dérive
sa dénomination. Ce même Auteur assure, au mot
A n tro s,
qu’il n’existe d’autre vestige de cette Isle, que le rocher sur
lequel est placée la Tour de Cordouan, dont la construction,
selon lui, fut ordonnée par le Roi Henri II, et exécutée par
Louis de Foix, Architecte de Paris. Il ajoute que Louis XIV,
étant averti que cette Tour menaçoit ruine, ce Prince y fit
faire de magnifiques réparations en l’année 1665, et que
M. Claude Pellot, qui étoit pour lors Intendant à Bordeaux,
et qui fut dans la suite Premier Président au Parlement de
Rouen, fit exécuter les intentions du Roi à cet égard (1).1
(1)
Corduana turris, Pharus Gallia pulcherrima in Aquitanid, in antro
insululd
.........
Primum exstructa fuit à quodam Cordtiba Architecte, uiidè ei
iiomen inditum.
(Baudrand Geograp.
verbo
Corduana turris. )
Antros, insula Gallia in Aquitanid mete nunc
Cordouan........
Alias satis
fila, hodiè vero pro maxima parte à mari absorptd, vérins est scopulus inter
syrtes, ubi Henricus II, Rex Francorum, superbissimum Pharum excitavit,
la
Tour de Cordouan
dictum, Architecte Ludovico de Foix Parisino, quemposted
injuria temporis collabentem magnificenlissimè reparavit Ludovicus XIF, Fran
corum Rex, anno i66 f, curante Claudio Pellot, Libellorwn supplicum Magistro,
nunc Senatûs Rotomagcnsis Primo Praside.
(Ibid,
verbo
Antros. )
