NOTRE-DAME DE SOULAC
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moindre estime que l’excellence des vins du Pays Borde-
lois (i).
On dira sans doute que, quoiqu’Ausonne fasse l’éloge des
huîtres de Médoc, il ne s’ensuit pas que ce fussent des huîtres
qu’on trouvoit à Soulac. On conviendra sans peine que l'ex
trémité du Médoc n’est pas maintenant la même, à beaucoup
près, qu’elle étoit au temps de ce Poète. Il
y
est arrivé de
puis cette'époque bien du changement; mais il faut convenir
qu’il existoit à Soulac des bancs d’huîtres, il n’y a pas encore
deux cens ans.
Vinet, dans ses
Commentaires su r Ausonne
(450 H.), parlant
de l’embouchure de la Gironde dans la mer, dit en termes
exp rès
, qu’on y trouvoit des huîtres en abondance,
quod os
tium ostreorurn est fera cissim um ;
huîtres, ajoute-t-il, que les
habitans de Bordeaux et de la Guienne préfèrent à toutes les
autres :
q u a Burdigalenses totaque bac A q u ita n ia om nibus aliis
praferunt;
et pour qu’on ne puisse pas prendre le change et
s’imaginer que Vinet avoit eu intention de parler des huîtres
qu’on apporte maintenant de lloyan, connues sous la déno
mination d
'huîtres vertes,
cet Auteur dit en termes exprès, que
c’étoit des huîtres qu’on trouvoit à Soulac, placé à l’extré
mité du Médoc :
Solacensia vulgo appelantes à Solaco u ltim o rum
medulorum vico.
On ne peut donc douter qu’il n’y ait eu autrefois des huî
tres sur la côte de Soulac. On prouvera dans son lieu qu’il y
en avoit anciennement
à T a la y s,
Paroisse placée sur la rive
gauche de la Gironde. Mais les huîtres ont entièrement disparu
de la côte du Médoc. On n’en retrouve plus maintènant que
dans le Bassin d’Arcachon, qui communique avec l’Océan, et1
(1)
Soi mihi pracuuctis düissima qiec medulorum
Editait Oceanus, qua Burdigalensia uomen
Usque ad Casareas tulit admiratio inensas,
Non laudato, minus nostri quàm gloria vitii.
(Auson. Paulo, Epist. 13.)
T. I.
(Edit. Baur.,
vol. I.)
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