1876_I - page 88

VARIÉTÉS 1ÎORDELOISES
vie animale, il ne leur étoit pas possible d’y subsister avec
une somme aussi modique que celle de quatre cent cinquante
livres, le Roi, par Arrêt du Conseil d’Etat, du 24 Juin 1731,
supprima ces droits de cinq sols et de dix sols sur les Navires
de sortie ; et depuis cette époque, il a été pourvu, sur la
caisse de la Tour de Cordouan, aux frais de l’entretien de
cette Chapelle, du logement et des appointemens du Chape­
lain, qui ont été portés à la somme de huit cens livres. Après
avoir parlé de la Chapelle, il n’est pas hors de propos de dire
un mot de la rade du Verdon.
Lorsque les vents 11e sont pas favorables pour la sortie des
Vaisseaux ou Navires, ceux-ci n’ont d’autre ressource que la
rade du Verdon, située près de l’embouchure de la riviere et
vis-à-vis de Royan. Cette rade néanmoins n’est pas des plus
sûres; et dans des temps d’ouragan et de tempête, on a été
obligé de couper les cables sur les bittes, et de remonter la
riviere à plus de dix lieues, pour ne pas sancir ou donner à
la côte.
Cette rade a encore un autre défaut, en ce que les Navires
qui y sont mouillés ne sont pas maîtres d’en sortir en tous
les temps, par la difficulté qu’il y a de parer la Pointe de
Grave.
En 1726, M. de Bitry, Ingénieur en chef de Bordeaux, et
Directeur des ouvrages de la Tour de Cordouan, touché de
ces inconvéniens, et plus encore de la perte des Navires, qui
n’arrivoit par malheur que trop souvent, assembla tous les
Pilotes et les Navigateurs les plus expérimentés, depuis Bor­
deaux jusqu’à la mer, pour les consulter à ce sujet. Ils con­
vinrent unanimement qu’il n’y avoit qu’à Royan où l’on pût
faire un port assuré contre les gros temps, et plus commode
pour l’entrée et sortie de la riviere; ils assurèrent qu’au moyen
d’une médiocre dépense, on sauverait tous les ans plusieurs
Bâtimens qui se perdent faute d’un havre pour se mettre à
l’abri.
5 6
1...,78,79,80,81,82,83,84,85,86,87 89,90,91,92,93,94,95,96,97,98,...484
Powered by FlippingBook