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VARIÉTÉS BORDELOISES
qui est rempli par ses flots à chaque flux de la mer. Ce Bassin
est placé dans la contrée de Buch, qui, à la vérité, est limi
trophe à celle du Médoc, mais qui n’en a jamais fait partie.
C’est à quoi n’a pas fait attention l
’Abbé Jaubert,
dans sa
Traduction des Œ u v re s d ’A usonne,
lorsque dans une note sili
ces mots,
quæ B urdigalensia nomen,
qui sont employés dans
les vers de ce Poëte, il fait l’observation suivante (t. IV,
P‘ S6 ) :
« Ces huîtres si excellentes, dit ce Traducteur, et qu’on
» nomme aujourd’hui
huîtres de gravette,
se sont presque to
il talement perdues par l’avidité des pêcheurs, qui, pour un
» vil intérêt, les portoient à Bordeaux en profusion. Il arri-
» voit souvent, ajoute-t-il, qu’elles se gâtoient ou qu’elles se
» gêloient chemin faisant, ce qui les obligeoit de vuider leurs
» voitures à moitié route ; on n’en a que trop de preuves
» par les tas d’écailles d’huîtres qu’on trouve sur les chemins
» de Bordeaux au Bassin d’Arcachon. »
Il résulte clairement de cette note, que ce Traducteur
confond les
huîtres de gravette
qu’on apporte de ce Bassin à
Bordeaux, avec les huîtres du Médoc dont parle Ausonne.
Elles n’étoient pas certainement les mêmes. D’ailleurs, du
temps de Vinet, qui écrivoit il y a deux cens ans, on re-
trouvoit encore des huîtres à Soulac, ainsi qu’on vient de
le voir.
D’un autre côté, l’Abbé Jaubert parle des
huîtres de g ra
vette
comme si elles étoient
presque totalement perdues.
Ses
regrets à cet égard sont mal fondés. C’est un lait notoire
que, pendant près de six mois de l’année, on apporte tous
les ans à Bordeaux une quantité considérable d’huîtres qui
viennent du
B assin d ’A rcachon;
et elles y sont en certains
temps si communes, qu’il est aisé au moindre particulier
de cette Ville de se nourrir, à peu de frais, de ce qui fai-
soit anciennement les délices de la table des Empereurs,
si tant est que les
huîtres de gravette
fussent les mêmes que
