1876_I - page 115

NOVIOMAGUS
83
orto,
annoncent clairement que ce n etoient point des incen­
dies ordinaires, mais un feu qui, selon les apparences, par-
toit du sein même de la terre.
Un vent du Sud, dont la violence renversoit les forets, mit
le comble à tant de désastres. Les maisons, avec ceux qui les
habitoient, furent enlevées, et devinrent le jouet de 1impé­
tuosité de ses tourbillons.
Ventus cluster tain violens f u i t , ut
sylvas prosterneret, domos vel sepes erueret, botninesque usque ad
internecionem volutaret.
Si Noviomagus a péri par les eaux,
comme on n’en peut douter, c’est sans contredit a cette épo­
que si terrible pour le Pays Bordelois, qu’il en faut fixer la
destruction. Comment se pourrait-il qu’une Ville placée au
bord de l’Océan, et sur-tout sur la côte occidentale du Mé-
doc, eût pu résister à l’impétuosité extraordinaire des vents,
et qui, joints aux inondations affreuses qu’on éprouvoit pour
lors, dévoient agiter la mer d’une maniéré horrible, et la
faire sortir beaucoup au-delà des bornes qui lui sont pres­
crites ?
Qu’il soit permis, d’après la description d’une époque aussi
fatale au pays que nous habitons, d’observer que des tem­
pêtes telles que celles dont on vient de parler, doivent avoir
opéré bien du changement sur nos côtes. Il n’y a point de
doute que les établissemens les plus avancés vers la mer
n’aient grandement souffert, et que Noviomagus n’est peut-
être pas le seul qui ait péri dans cette occasion. Au moins
est-il certain que nos côtes, actuellement presqu’inaccessibles,
étoient anciennement très-fréquentées, et qu’il s’y faisoit un
commerce très-considérable avant même que les Romains ne
parvinssent à réduire l’Aquitaine sous leur domination.
1...,105,106,107,108,109,110,111,112,113,114 116,117,118,119,120,121,122,123,124,125,...484
Powered by FlippingBook