NOVIOMAGUS
Si
hinc p lu riu m u rb ium nala n om ina , Rotom agus, R icom agus,
etc.
On ne peut nier, d’un autre côté, que du temps d’Au-
sonne on ne fît un commerce considérable à l’extrémité du
Bas-Médoc. On peut consulter à cet égard l’Epitre de ce
Poëte à Théon, et ce qui est dit dans l’article intitulé
Forêt
de Lesparre.
Ausonne, à la vérité, y badine avec finesse cet
habitant du Médoc.
M iru in ,
dit à cette occasion Joseph
Scaliger,
quâ libertate exagitet, et stuporem m edulum Vivisco sale
perfricet ;
néanmoins est-il certain que ce badinage n’étoit pas
dépourvu de fondement, et que Théon, quelque grossier et
quelque occupé de la chasse et de la pêche que le représente
Ausonne, ne négligeoit pas les profits qu’il retiroit du com
merce.
C’étoit à ce nouvel établissement des Bituriges Vivisques,
que les Médocains étoient redevables de tous les avantages
qui en résultoient ; mais ils ne furent pas de longue durée.
Noviomagus trop voisin de la mer, et situé sur la côte occi
dentale du Médoc, éprouva la rigueur des flots. C’est ce
qu’on peut penser de plus vraisemblable sur le sort de cette
ancienne Ville.
N oviom agus,
dit le Pere Monet, dans sa
Géo
graphie de la G au le, M edulorm n vêtus oppidum aquis haustum
p rid em p eriit, cu ju s etiam r u in a in aquis spectantur.
Il pouvoit se faire que du temps du Pere Monet, les ruines
de Noviomagus parussent encore, ainsi que cet Ecrivain
l’assure en termes exprès. Mais depuis ce temps-là, la mer
a fait tant de ravages sur la côte du Médoc, qu’elles ont
entièrement disparu. Il est néanmoins vrai, qu’à une certaine
distance dans la mer, les Pilotes côtiers retrouvent encore en
sondant, des murs d’édifices, qu’on pense être des restes de
cette ancienne Ville.
Quelques auteurs, selon le Pere Fournier
( Geographica orbis
N o tifia , p . 3 1 4 ) ,
attribuent cet événement à un tremblement
de terre, qui arriva en 1427. Il fut si considérable, qu’une
partie de la voûte de la nef de Saint-André s’écroula; mais
T. I.
[Édit.
Baur.,
vol. I.)
6
