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VARIÉTÉS BORDELOISES
» marée ne conserve qu’un demi-quart de lieue de largeur, et
» qui doit avoir été coupée par la continuation d’une ouver-
» ture, dont l’entrée, du côté de la Gironde, est appellée le
» chenal dé Soulac ; car le terme de chenal ne pouvoit être
» appliqué qu’à une passe d’entrée ou de sortie particulière.
» Je suis instruit de ces circonstances, par une carte manus-
»'crite, levée fort en détail sur les lieux, et dont l’objet
» spécial est de marquer les endroits couverts en haute
» marée, à la distinction des plages que la mer basse laisse à
» découvert. Il est constant, ajoute M. d’Anville, que le
» temps a apporté quelques changemens sur le côté de la
» Gironde précisément. Un autre terrein, situé au-dessus de
» celui dont je viens de parler, et qui est une Isle portant le
» nom Dejau, dans les cartes faites il y a cent cinquante
» ans, n’est actuellement séparé du continent du Médoc que
» par quelques fossés pour l’écoulement des eaux. Or, puis-
» qu’on découvre une Isle à l’entrée de la Garonne, on peut
» être fondé à y reconnoitre l’Isle d’Antros, dont parle Mêla. »
Il faut convenir que si cette ancienne Isle n’a pas été en
gloutie par la mer, on ne peut guere mieux fixer son ancien
local que dans cet avancement que forme le territoire de
Soulac à l’embouchure de la Gironde, qui est tel qu’il en
gêne en quelque sorte l’entrée ; mais il y a deux cens ans
qu’Elies Yinet, ce grand amateur des antiquités Bordeloises,
écrivoit qu’on ne retrouvoit plus l’Isle d’Antros, qui, suivant
ce qu’en a dit Mêla, devoit être placée aux environs de Sou
lac.
D esideratur etiam circa bac loca A n tro s P om p o n ii-M elœ
insula.
(Not. 208, F.) Il n’y avoit donc pour lors aucune
tradition dans le pays de Médoc que cette Isle eût été réunie
au continent. Si la chose eût été, il y en auroit subsisté
quelque vestige.
A la vérité M. d’Anville cite, à l’appui de sa conjecture,
l’exemple de la réunion au continent de
Y Isle D e ja u ;
cet
exemple paraît d’autant plus topique, que cette ancienne Isle
