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VARIÉTÉS BORDF.LOISES
ment à l’autre, ainsi que nous l’apprend Ausonne (i), sup
pose nécessairement l’arrivée des Navires, qui, en apportant
des denrées étrangères, se chargeoient en retour de celles du
pays ; ce qui devoit nécessairement en faire hausser le prix.
Or, si les Navires abordoient pour lors à l’extrémité du Mé-
doc, il falloit de toute nécessité qu’il y eût un port propre à
les recevoir.
L’habitation de Théon, qui y exerçoit le commerce, de
voit , selon les apparences, être à portée de ce port. L’éty
mologie qu’on vient de donner du mot
D om noton,
est donc
très-analogue à ce que nous en apprend Ausonne, et ne sau-
roit en même temps convenir au
quartier de D o n n issa n ,
situé
dans l’intérieur des terres, et hors de portée de tout com
merce maritime. La conjecture de Vinet, adoptée dans la
suite par plusieurs Savans comme un fait qui ne souffrait
aucun doute, est donc dépourvue de fondement et absolu
ment insoutenable.
Ce Savant, quoique natif de la Saintonge, peut être consi
déré, à juste titre, comme citoyen de Bordeaux, soit par son
attachement pour cette Ville, dont il a éclairci les antiquités ;
soit par les soins qu’il a pris, pendant une grande partie de
sa vie, de l’institution de la jeunesse, dont il étoit considéré
comme le pere; soit enfin par la célébrité qu’il procura au
College de Guienne, dont il fut Principal pendant long
temps , et où il enseigna, non seulement les langues Grecque
et Latine, dans lesquelles il excelloit, mais encore les Belles-
Lettres et les Mathématiques.
Nous avons de cet illustre Professeur et citoyen, quantité
d’ouvrages pleins d’érudition, et qui sont encore estimés par
les Savans. Il étoit lui-même d’autant plus estimable, que,
quoique fils d’un simple cultivateur du
V illage des V in ets
,
près
(i)
Mercatus-ne agitas leviore numismate captas insanis quad mox pretiis
gravis audio vendat ?