1876_I - page 120

8 8
VARIÉTÉS BORDF.LOISES
ment à l’autre, ainsi que nous l’apprend Ausonne (i), sup­
pose nécessairement l’arrivée des Navires, qui, en apportant
des denrées étrangères, se chargeoient en retour de celles du
pays ; ce qui devoit nécessairement en faire hausser le prix.
Or, si les Navires abordoient pour lors à l’extrémité du Mé-
doc, il falloit de toute nécessité qu’il y eût un port propre à
les recevoir.
L’habitation de Théon, qui y exerçoit le commerce, de­
voit , selon les apparences, être à portée de ce port. L’éty­
mologie qu’on vient de donner du mot
D om noton,
est donc
très-analogue à ce que nous en apprend Ausonne, et ne sau-
roit en même temps convenir au
quartier de D o n n issa n ,
situé
dans l’intérieur des terres, et hors de portée de tout com­
merce maritime. La conjecture de Vinet, adoptée dans la
suite par plusieurs Savans comme un fait qui ne souffrait
aucun doute, est donc dépourvue de fondement et absolu­
ment insoutenable.
Ce Savant, quoique natif de la Saintonge, peut être consi­
déré, à juste titre, comme citoyen de Bordeaux, soit par son
attachement pour cette Ville, dont il a éclairci les antiquités ;
soit par les soins qu’il a pris, pendant une grande partie de
sa vie, de l’institution de la jeunesse, dont il étoit considéré
comme le pere; soit enfin par la célébrité qu’il procura au
College de Guienne, dont il fut Principal pendant long­
temps , et où il enseigna, non seulement les langues Grecque
et Latine, dans lesquelles il excelloit, mais encore les Belles-
Lettres et les Mathématiques.
Nous avons de cet illustre Professeur et citoyen, quantité
d’ouvrages pleins d’érudition, et qui sont encore estimés par
les Savans. Il étoit lui-même d’autant plus estimable, que,
quoique fils d’un simple cultivateur du
V illage des V in ets
,
près
(i)
Mercatus-ne agitas leviore numismate captas insanis quad mox pretiis
gravis audio vendat ?
1...,110,111,112,113,114,115,116,117,118,119 121,122,123,124,125,126,127,128,129,130,...484
Powered by FlippingBook