ISLE D ANTROS
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Cet Auteur, dans sa
Notice des G a u les,
au mot
A n tr u m ,
attribue à la Loire cette même Isle que Pomponius-Mela place
à l’embouchure de la Garonne, et il prétend que
YIsle d ’A in d re ,
appelée
A n tr u m
par l’Auteur de la vie de Saint Ansbert de
Rouen, est celle dont fait mention cet ancien Géographe.
M ih i quidem ,
dit-il,
A n tro s vid etu r esse A n tr u m in su la , quant
M ela G arum nœ a ttrib u en t, cùm L igeri attribuenda esset.
Sans
examiner ici si cette opinion est fondée, il suffira de lui
opposer une réflexion de M. d’Anville, qui n’est pas moins
judicieuse que la premiere. « Outre qu’il paroît très-violent,
» dit ce savant Ecrivain, de supposer une telle méprise dans
» Mêla, on doit regarder que ce qu’il dit de l’effet des
» marées, par rapport à Lisle d’Antros, est plus vraisemblable,
» à l’égard de l’entrée de la Garonne, que du canal de la
» Loire, dans un endroit qui remonte à environ dix lieues
» au-dessus de son embouchure, et là où ce canal n’a qu’en-
» viron trois ' cens toises de largeur. » Les observations de
ce Savant paroissent assez décisives, pour n’être pas obligé
d’entrer, à cet effet, dans toute autre discussion.
M. d’Anville lui-même propose une conjecture sur l’an
cienne position de l’Isle d’Antros, bien différente des opinions
dont on vient de parler; et il faut l’avouer, si elle ne se
trouve pas fondée sur la vérité, au moins n’est-elle pas dé
pourvue de vraisemblance. « En examinant avec attention,
» dit ce Savant, la disposition du local, à l’entrée de la Ga-
» ronne, que l’usage est d’appeller la Gironde, il y a tout
» lieu de soupçonner que la pointe en grande saillie, qui
» resserre considérablement l’entrée vis-à-vis de Royan, jus-
» qu’à réduire à environ deux mille quatre cens toises un
» canal qui auparavant s’étendoit à près de six mille, a été
» autrefois isolée.
» Cette pointe, qui, depuis un lieu nommé Soulac, s’al-
» longe d’environ quatre mille toises, ne tient au continent
» de Médoc que par une langue de terre, laquelle en haute
