SAINT-PIERRE DE LILHAN
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positive. Au moins peut-on présumer, que si ce Village a
constamment fait partie de l’ancien territoire de la Paroisse
de Soulac, il ne devoit pas être fort éloigné de celle dont il
a retenu le nom.
Quoique celle de Lilhan fût située dans l’étendue de la
Seigneurie de Lesparre, et dans le district de sa haute Jus
tice, il paraît néanmoins que la directe immédiate sur toute
cette Paroisse appartenoit
à O livier de L ilh a n , D am oiseau,
et
qu’il y possédoit, non seulement un château qui 'portoit le
nom de cette Seigneurie, mais encore une forêt qui étoit
appellée le Mont ;
C astellarium de L ilh a n et forestam q u a dici-
tu r
le Mont,
et totam Parochiam de L ilh a n .
La dénomination de cette forêt annonce assez clairement
qu’elle étoit placée sur une hauteur, et il y a apparence que
c’étoit sur cette élévation que le château de Lilhan étoit cons
truit. On peut consulter les autorités rapportées par
Ducange,
au mot
C a stellum ,
suivant lesquelles il paraît que les anciens
châteaux étoient ordinairement placés sur des hauteurs.
Quoi qu’il en soit de sa situation, il est certain que le lieu
appellé
le M o n t,
étoit anciennement très-connu dans le Bas-
Médoc, puisque, suivant un titre de l’an 1356, il y avoit un
chemin public qui y conduisoit ; ce qui suppose que ce lieu
étoit fort fréquenté. Ce chemin, appellé
de la Reyne,
dont il
subsiste encore des vestiges, et qui partoit, selon les appa
rences, de Lesparre, conduisoit vers Soulac, c’est-à-dire, vers
le Mont, ainsi qu’il est porté en termes exprès dans ce titre :
E x parte itineris vocati de la R eyna, per quod tenditur versus
Solacum , videlicet
VERSUS MONTEM.
Cet extrait donne certai
nement à entendre, que le lieu appellé
le M on t
etoit tres-
voisin de Soulac, et que le même chemin qui conduisoit
directement
au M ont
pouvoit servir pour se rendre en ce
premier lieu.
Cette forêt du Mont n’existe pas plus que celle de Les
parre; le château de Lilhan a été entièrement englouti par