1876_I - page 121

DOMNOTONUS OU DOMNOTON
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B a rb eÿeu x en S a in tong e,
il avoit trouvé le moyen d’acquérir
dans les sciences des connoissances profondes, et de s’attirer
l’estime et l’amitié des Savans de son siecle, et des personnes
qui tenoient les premiers rangs dans cette Ville. Son affabi­
lité , la candeur et l’honnêteté de ses mœurs et de toute sa
conduite lui avoient concilié les cœurs de tous les citoyens. Il
fut dans son temps, et à l’égard de Bordeaux, ce qu’a été de
nos jours le
célébré Rollin ,
dans la capitale de ce Royaume.
C’est lui qui avoit formé cette pépinière de Savans qui exis-
toient de son temps dans Bordeaux, et qui s’y distinguèrent,
soit dans le Barreau, soit dans l’auguste Sénat de cette Ville,
soit en divers autres états et professions. Sa réputation attira
dans le College de Guienne, dont il étoit Fame, toute la
jeunesse de la Province, qui formoit pour lors plusieurs mil­
liers d’Etudians.
C’est dans ce College qu’
E lies V in e t,
aussi vertueux que
savant, finit ses jours,
au g rand regret des gens doctes,
dit De-
lurbe, sur l’an 1587. Ceux-ci, malgré leur douleur, s’empres­
sèrent d’orner son tombeau d’un grand nombre d’épitaphes,
soit en Grec, soit en Latin, que l’on retrouve à la fin de ses
Commentaires su r A u sonn e,
édition de 1590, et qui sont un
témoignage non équivoque de l’estime dont on étoit pé­
nétré pour sa science et sa vertu. La ville de Bordeaux est
trop redevable à ce Savant, qui y ressuscita, pour ainsi dire,
l’amour de l’étude des Sciences et des Belles-Lettres, pour ne
pas applaudir à l’attention qu’on a ici de faire revivre le sou­
venir d’un grand homme, dont la mémoire sera toujours pré­
cieuse à ses véritables citoyens.
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