Recits_Contes_Populaires - page 78

Le pont de l’Archevêque
Cette légende, ou ce conte, tant l’enracinement du récit est ici contrebalancé
par le motif répandu du diable moqué par un cordonnier, se passe à Beychevelle.
Le pont de l’Archevêque, placé entre le château de Beychevelle, devant lequel,
d’après l’étymologie populaire, les bateaux devaient baisser les voiles et payer
un droit de passage (voir
baisha vela :
baisse voile), et le Prat Lauret (voir p. 85),
lieu clef de la tradition sabbatique en Médoc, porterait ce nom en mémoire d’une
épreuve qui aurait opposé un archevêque désireux d’évangéliser le Médoc et le
diable. L’épreuve était la construction d’un pont et l’enjeu : l’accès à la conscience
des Médoquins. La tradition a gardé le souvenir de la victoire de l’archevêque,
mais le diable n’avait pas dû aller bien loin puisque, de temps en temps-, il venait
se placer à l’entrée du pont pour faire payer un tribut aux passants.
Autrefois, on disait que le diable se tenait souvent devant le pont de
l’Archevêque qui se trouve à Beychevelle, à côté du Prat Lauretb Tous
ceux qui voulaient franchir le pont devaient embrasser le derrière du
diable. Beaucoup de monde devait passer par là. Un jour pourtant, le
dernier qui se présenta était cordonnier. Il avait une alêne dans la poche.
Au moment de faire la bise, il dit en lardant le derrière du diable :
Bica platena.
Embrasse patène,
Au cuu te planti la lena !
Je te plante l’alêne
dans le derrière !
Les fantômes et les fées
On dit que des fantômes hantent encore certains lieux. Ainsi en est-il du curé
sans tête qui se promène la nuit sur le pont de Martin, dans la commune
d’Avensan. Par les nuits de pleine lune, dans le bois de Miquèu, près du château
de Livran (commune de Saint-Germain-d’Esteuil), le spectre de l’« Archevêque
de Livran » déambule, revêtu de ses ornements pontificaux, et tenant d’une main
son bréviaire et de l’autre sa propre tête coupée par le bourreau '. A Blanquefort,
on raconte que le Prince noir et la légendaire Dame blanche hantent la forteresse
des anciens sires de Duras et la protègent contre les démolisseurs en les faisant
mourir brutalement. D’autres châteaux, des maisons, ont encore la réputation
d’être habités par des esprits et il serait vain de vouloir tous les citer.
les fées ne sont pas moins présentes et sont parfois assimilées aux fantômes.
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