NOTES SUR SAINT-MICHEI. DE RIUFREYT
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Académies; mais le détail des preuves dans lequel je suis
obligé d’entrer pour détruire d’anciens préjugés, l’exige. On
seroit sans doute curieux d’entendre un homme des siècles
passés, qui aurait été témoin de la construction du clocher
de Saint-Michel, qui seroit en état d’en rapporter quantité
de particularités et diverses anecdotes, on l’écouteroit avec
plaisir, quand même il ne s’énoncerait qu’en patois Gascon;
cependant il ne lui seroit pas possible d’entrer dans tout le
détail qui est rapporté dans le registre qui m’a été remis.
Suivons-le donc, et ne méprisons point un langage qui est
non seulement la preuve de l’authenticité de ce registre, mais
encore le garant des faits qui y sont rapportés.
L’aiguille du clocher étant à même d’être finie, on s’oc
cupa de ce qui en devoit faire le couronnement. On fit faire
une croix de fer qui pesoit près de douze quintaux. Elle étoit
terminée par des boules ou pommes de cuivre dorées. Il y
avoit trois fleurs-de-lys de la. même matière, qui lui dévoient
servir d’ornement, et qui, selon les apparences, dévoient être
placées aux trois extrémités de cette croix. Ce qui prouve
que les fleurs-de-lys étoient en honneur dans le temps de la
construction de ce clocher, et que les jours et ornemens
qu’on a pratiqués sur sa pyramide, ne sont point des fleurs-
de-lys renversées, destinées à fixer l’époque de la victoire que
les Anglois remportèrent à Poitiers.
On trouve, dans ce registre, ce qu’il en coûta pour cette
croix, ces pommes de cuivre dorées et ces fleurs-de-lys, et
même pour une espece de bannière (ou, selon les appa
rences, une girouette), qui devoit être attachée à la tige de
la croix.
Le clocher fini, on se hâta d y faire monter deux grandes
cloches qui étoient dans l’Eglise, et dont une venoit d’être
nouvellement fondue. On y en plaça même quelques autres
qui étoient d’un moindre poids, et qui sont nommées dans
ce registre
Tierceys
et
Esquilles.
