1876_III - page 104

VARIÉTÉS BORDELOISES
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depuis trois cens ans qu’elles sont en oeuvre, ont été prises
dans la Paroisse du Tourne, qui, à ce que je crois, n’en
fournit plus maintenant.
Il paroît qu’on en prit quelque peu dans la Paroisse de
Baurech, voisine de celle ^du Tourne, et que lorsqu’on étoit
à même d’achever l’ouvrage, on en fit venir quelques-unes
de Bourg.
Je soupçonne qu’on en tira une portion considérable
des
Queyries,
ou pour mieux dire de cette partie du Cypressa
qui est au-dessus de cette palu, et qui la domine. Ce qui me
donne lieu de le soupçonner, c’est qu’on trouve, dans ce
registre, des achats fréquens d’une espece de pierre qui y est
appellée
Queyrie,
et quelquefois
Queyrons de Queyrie.
On fait tous les jours, dans Bordeaux, tant de bâtimens,
on projette tant de décorations et d’embellissemens, qu’il y
a lieu de douter si les carrières actuelles pourront y fournir
long-temps; il n’est donc point indifférent d’indiquer celles
où puisoient nos ancêtres, pour y avoir recours dans le
besoin.
J’observerai, pour revenir à mon sujet, que les grosses
pierres dures et celles d’appareil ne coûtoient, dans ce temps-
là, qu’onze à douze liards; un tonneau de moellon n’en
coùtoit pas davantage; et à l’égard des charrois en Ville, il
paroît, par le résultat des comptes, qu’on ne payoit que six
deniers par tonneau de moellon, et quelque chose de moins
pour une grosse pierre.
Pour ce qui est de la coupe de celles-ci, elle étoit réglée
à proportion du travail qu’il y avoit à faire. Celles qu’on
appelloit
boutons
lorsqu’elles étoient taillées, et qui sont, à ce
que je pense, ces pierres saillantes, placées dans les angles
de la pyramide, en forme de degrés, par lesquels on a vu
des gens, qui ne comptoient pour rien la vie, se faire gloire
de grimper jusqu’au sommet de ce clocher; ces pierrres,
dis-je, coûtoient de façon jusqu’à vingt liards.
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