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VARIÉTÉS BORDELOISES
Il est sensible qu’on ne pouvoit en placer dans le clocher,
qu’à raison des services qu’on y faisoit encore dans ce temps-
là pour les défunts. Ce qui est évidemment relatif à l’usage
remarqué ci-dessus, et pratiqué à la fin du quatorzième siecle
et au commencement du suivant, de célébrer des anniver­
saires dans ce charnier.
Mais d’où vient qu’en 1514, il ne porte plus l’ancienne
dénomination qui lui étoit constamment donnée ? D’où vient
le désigne-t-on, dans cet accord, par le nom de
clocher?
C’est
qu’il lui est survenu une nouvelle forme extérieure, et qu’il
a servi de base au clocher qui est, pour ainsi dire, enté sur
ce charnier.
Ces fenêtres qui y ont été pratiquées, et qui y subsistent
encore, quoique murées et ensevelies dans la terre; ce sou-
terrein très-inutile à l’égard d’un clocher, mais très-familier
dans les anciens cimetières où il y avoit des criptes et des ca­
tacombes; cette Chapelle ou autel, qu’on ne s’avise point,
pour l’ordinaire, d’ériger dans un clocher, mais qu’on plaçoit
anciennement au-dessus d’un charnier; tous ces vestiges, en­
core subsistans, prouvent assez ce qu’étoit le clocher de
Saint-Michel dans son principe. Il ne s’agit donc maintenant
que de fixer son élévation, qui peut le faire comparer à ces
superbes pyramides que l’Egypte érigea sur les sépulcres de
ses Rois.
Pour fixer cette époque, j’emploierai les preuves qui se
présentent en foule dans un ancien registre Gascon, de la Fa­
brique de Saint-Michel. MM. les Syndics ont eu la bonté de
me le communiquer; il serait à souhaiter que leur exemple
trouvât des imitateurs, on tirerait, de l’obscurité des archives,
quantité de faits aussi curieux qu’intéressans; on en verra la
preuve par ceux que je vais rapporter.
Ce registre contient l’état de diverses dépenses faites par
MM. Grimon Ayquem, et Pierre Dugrava, Prêtre, tous deux
Syndics de la Fabrique, depuis le premier jour du mois de
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