1876_III - page 106

98
VARIÉTÉS BORDELOISES
lui fit présent d’un habit qui devoit être honnête, puisqu’il
coûta dix francs.
Plus paguat,
est-il dit dans ce registre,
per una rauba et
forradura am la feysson que fo donade à Uguet Baudùcheu, per lo
serbisse de det% ans que abe feyt per l’obra de nuyt\ et de journs,
monta det^ francs.
Je rapporte ici cet extrait pour faire remarquer, en passant,
le zele de cet Architecte, auquel nous sommes d’ailleurs
redevables de l’exécution d’un si bel édifice. On a déjà vu
que ce fut lui qui acheva de le construire avec Guillaume le
Reynart, dans le temps que les autres Ouvriers abandon­
nèrent la partie, et ne se sentirent pas assez de hardiesse pour
y mettre la derniere main.
Et à ce sujet, je dois relever celle d’Henri Abelot, Char­
pentier de haute-futaie, qui fut constamment employé à
dresser les grues et autres machines pour élever les maté­
riaux. Ce fut lui qui s’exposa aux dangers qu’on couroit en
faisant et défaisant tous les échafauds nécessaires, tant en
dedans qu’en dehors de ce clocher. Ce n’étoit, à la vérité,
qu’un simple artisan, mais tout Ouvrier qui se distingue dans
sa profession, est toujours digne d’éloges.
Il paroît, par le détail dans lequel je viens d’entrer, que la
construction de ce clocher n’a point été aussi dispendieuse
qu’on pourrait le croire; mais pour dire un mot sur les
moyens et les ressources que la Fabrique avoit pour subvenir,
à cette dépense, j’observerai qu’elle étoit pour lors proprié­
taire de plusieurs maisons en Ville, et de quelques biens de
campagne, ainsi qu’il paroît par ce registre.
D’ailleurs elle trouvoit dans l’affection que les Paroissiens de
Saint-Michel ont toujours eue pour la décoration et l’embel­
lissement de leur Eglise, des ressources cohsidérables. Plu­
sieurs d’entre eux payoient une partie des journées des
Ouvriers, d’autres instituoient la Fabrique héritière, ou lui
laissoient quelque legs.
1...,96,97,98,99,100,101,102,103,104,105 107,108,109,110,111,112,113,114,115,116,...511
Powered by FlippingBook