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VARIÉTÉS BORDELOISES
Il semble que dès-lors tout étoit en place, et que ce clocher
étoit dans sa perfection. On trouve, en effet, qu’au mois
d’Octobre 1492, on défaisoit les échaufauds qui étoient autour
de l’aiguille; néanmoins, au mois de Janvier suivant, on
porte en compte ce qu’il en avoit coûté pour abattre un pre
mier mur, qui étoit entre deux piliers neufs, et dans lequel
étoit construite la premiere porte pour entrer dans le charnier.
Et à cette occasion on avoit fait descendre la machine qui
étoit sur le haut du clocher, afin de la dresser dans le char
nier. Au mois de Mars suivant, on démolit un second mur
du clocher; on en avoit abattu un troisième dès le commen
cement de Juillet 1493, qui est qualifiée muraille vieille du
clocher; enfin il paraît qu’au mois d’Octobre suivant, on avoit
détruit un quatrième mur qui est appellé, dans ce registre,
muraille du charnier.
On ne comprend pas d’abord quels sont ces murs qu’on
. démolit dans le bas de ce clocher, et comment il se trouvoit
des vieilles murailles dans un édifice qu’on ne venoit que
d’achever. Mais si on examine de près les murs qui sont
entre les grands piliers de ce clocher, on se convaincra aisé
ment que ces murs n’ont, avec ces piliers, aucune liaison, et
par conséquent qu’ils n’ont été construits qu’après coup.
De là il résulte que, dans le principe, ce clocher n’a eu
pour soutien, jusqu’au premier ceintre ou arceau qu’on re
marque dans chacune de ses façades, et au-dessous du pre
mier entablement, que les six gros piliers qui lui servent de
base. Il y a apparence qu’on laissa subsister l’ancien édifice
qui se trouvoit comme enclavé entre ces six piliers.
Lorsque le clocher fut achevé, on démolit cet ancien édi
fice qui n’entroit point dans le plan du nouveau, et qu’on
n’avoit laissé subsister que par provision ; les murs qu’on abattit
sont appellés tantôt
murs du charnier,
tantôt
vieilles murailles
du clocher.
Cette derniere énonciation donnerait à penser que l’ancien
