NOTES SUR SAINT-MICHEL DE RIUFREYT
8 9
Septembre i486, jusqu’au dernier Décembre 1497, c’est-à-dire,
pendant l’espace de onze années et quatre mois.
On remarquera que ce registre n’étoit point le premier état
de la dépense faite par le sieur Dugrava, en qualité de Syndic.
Il paroît, dès le premier article, qu’il lui étoit dû une certaine
somme sur les derniers comptes qu’il avoit rendus; ce qui
prouve que ce n’étoit point à cette époque qu’il faut fixer le
commencement de son Syndicat, ni celui de la construction
du clocher.
En effet, il paroît par des titres de la Fabrique, que plus
de vingt ans auparavant, les Syndics Fabriciens de la même
Eglise avoient nommé certains Architectes pour avoir l’ins
pection et l’intendance sur les bâtimens que la Fabrique
faisoit faire, au nombre desquels il est vraisemblable que le
clocher étoit compris. Quoi qu’il en soit, il est certain qu’on
y travailloit vivement en i486; que l’ouvrage étoit dès-lors
avancé, et qu’on continua à le poursuivre avec zele pendant
tout l’espace de temps dont il est question dans ce registre.
Dès son commencement, et même à chaque page, on
trouve un achat continuel de pierres de toutes especes. Tan
tôt c’étoient des doublerons, du moellon,
des queyrons et de la
queyrie,
pour me servir des propres termes du registre; le
plus souvent c’étoient de grandes et grosses pierres de taille,
des pierres d’appareil; quelquefois c’étoient des pierres d’une
certaine figure et grandeur, qui dévoient être placées dans les
angles, dans les entablemens, au sommet des petites pyramides
ou aiguilles qu’on remarque dans ce clocher.
On y trouve des charrois multipliés d’eau, de sable, de
chaux; le paiement de quantité de manœuvres, celui des Ma
çons, des Architectes; ce qu’il en coûtoit pour tailler certaines
pierres sur lesquelles il étoit question de faire des moulures,
ou pour en tailler d’autres qui sont appellées, dans ce registre,
boutons
et
cretes.
On y trouve également l’achat des poutres, des chevrons,
