1876_III - page 350

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VARIÉTÉS BORDELOISES
De la Pêche ou Chasse des Canards sauvages.
Je mets cette chasse au nombre des pêches, parce qu’on
les prend au filet.
Celui qui veut faire cette chasse, fait emplette des vieux
filets du
peugue;
on les raccommode, on les double, et par
une maille de filet on leur donne deux largeurs; ce qui forme
à peu près deux brasses et demie sur vingt ou vingt-cinq
brasses de longueur : on les arme haut et bas d’une petite
corde; on serre un peu la maille, afin que le filet puisse flo-
cher vers le milieu. Il faut à chaque extrémité laisser dépasser
le bout de corde d’environ deux pieds.
On se pourvoit aussi de lattes de pin de quinze à dix-huit
pieds de hauteur, sur deux ou trois pouces de diamètre, qu’on
aiguise par le plus gros bout. La quantité de lattes dépend
de la quantité des filets.
On transporte le tout sur les crassats ou bords du Bassin;
on plante ces lattes de distance en distance; on attache les
filets au haut des lattes, en les tendant bien ; on fait la même
opération par le bas. C’est à quoi servent les bouts de cordes
qui dépassent : à la suite du premier, vient le second, et ainsi
des autres, en ligne directe : au premier et au dernier on
attache une corde que l’on tend en diagonale, le plus fort
possible, en l’amarrant à un piquet planté à une certaine dis­
tance; on laisse à peu près quatre pieds de distance du filet
à la terre. Cette chasse ne se fait que l’hiver, où les canards
sont en abondance sur le Bassin. Ces oiseaux sont très-goulus :
lorsque la mer s’est retirée, ils volent par troupes sur les
crassats : comme ils ont l’œil très-bon, ils voient les filets
pendant le jour, et ne vont point donner dedans : aussi la
chasse n’est-elle abondante que le matin et le soir, lorsque le
temps est obscur et qu’il n’y a point de lune : quand ils ont
1...,340,341,342,343,344,345,346,347,348,349 351,352,353,354,355,356,357,358,359,360,...511
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