PÊCHE DANS LE BASSIN d ’aRCACHON
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quarré long, de la grandeur de trois pieds, et de la longueur
d’un pied et demi ; la traverse de bas est tranchante et large
de trois doigts ; à droite et à gauche est attachée une petite
barre de fer qui vient sur le devant en demi-cercle; au
milieu de ladite barre, est un trou par lequel on passe la
corde formant une poche de trois à quatre pieds de profondeur.
Les femmes, les enfans même s’occupent à cette pêche.
Il n’est rien de plus facile que de pêcher des huîtres de
crassat ou de gravette, ainsi que des pétoncles.
Il y a dans le Bassin d’Arcachon plusieurs crassats : ce sont
des bancs de sable qui découvrent à chaque descendant, et
qui sont couverts par la mer à chaque montant. C’est sur ces
crassats que se trouvent les bancs d’huîtres et les pétoncles ;
il y en a qui ont plus de deux et trois pieds d’épaisseur ; on
se rend sur les lieux par le descendant; on jette l’ancre sur
le crassat, et lorsque la mer s’est retirée, il ne faut que se
baisser pour les prendre. Cette espece d’huître est très-bonne,
bien caillée, et l’écaille en est très-propre. Pour la pêche des
coquillages appellés maillauts et coutoyes, on se sert d’un
rateau de fer et d’un panier d’osier; lorsque la mer se retire,
on râtelle à six pouces de profondeur les sables de la côte ou
du Bassin, et c’est dans ces sables qu’on les trouve ; et quand
le panier est plein, on le plonge plusieurs fois dans l’eau pour
les nettoyer ; c’est sur les crassats ou grèves, qu’on prend les
moules et les pétoncles.
Pour les chancres, il faut pêcher sur le bord du Bassin
dont la terre est argileuse; il s’y trouve des cavités qui en
sont pleines, à un pied de profondeur : ainsi, en abattant le
tap, on trouve les chancres, et il faut les prendre par le mi
lieu du corps; car ils ont le croc cruel. C’est un bon coquil
lage qui sert à la nourriture de beaucoup de gens. Chacun a
la liberté d’en pêcher, ainsi que des huîtres et pétoncles.
