VARIÉTÉS BORDELOISES
Il n’y a point de doute que l’Eglise de Notre-Dame d’Ar-
cachon ne doive son érection à un pareil principe : au moins
est-il certain que cette ancienne Eglise ayant été couverte par
le sable de la mer dont elle étoit assez voisine, M. Coquart,
lors Curé de la Teste, assembla les principaux habitans de sa
Paroisse le 9 Novembre 1721, et que leur ayant représenté
le triste état de cette Eglise, et la nécessité de la rétablir in
cessamment,
pour le maintien de l’ancienne dévotion que le peuple,
soit de ce lieu, soit des circonvoisins, avoient et continuent journel
lement d’avoir envers la Sainte Vierge : il fu t délibéré unanime
ment de demander aux sieurs Guillaume et Pierre Peygehan, sieurs
de Francon, propriétaires de la piece de pignada appellee Binete,
un emplacement dans cette piece, ou en pur don, ou à prix
d’argent, pour y reconstruire cette Chapelle en un lieu con
venable et à l’abri des sables.
On ignore si les sieurs
Peygehan
accédèrent à cette de
mande, et s’ils accordèrent l’emplacement qu’on avoit en
vue : est-il au moins certain que cette Chapelle a été re
construite aux frais et dépens d’un Particulier de la Teste, qui
étant à son aise, assuma sur lui les dépenses de cette recons
truction; il s’appelloit
Jean Balcste-Guillem;
et il n’est pas
hors de propos de transmettre son nom à la postérité, et de
faire connoître les personnes qui se sont distinguées par quel
que action remarquable; c’est même un des objets qu’on a
eu en vue, lorsqu’on a entrepris cet Ouvrage.
Ce Particulier, qui assista à la délibération du 9 Novembre
1721, y est qualifié
Fabriqueur de ladite Chapelle d’Arcachon.
Sans doute qu’il n’approuva pas cette partie de la délibé
ration, qui portoit que, par provision, cette Chapelle seroit
construite en planches, jusqu’à ce qu’on fût en état de la
bâtir en pierres. C’étoit sans doute le parti le plus court à
prendre ; car ce qui est renvoyé pour une autre occasion,
par une Communauté assemblée, court risque de n’être pas
exécuté de long-temps.
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