1876_III - page 338

VARIÉTÉS BORDELOISES
avirons, de douze barrils, de la contenance de huit à dix
pots.
Ce Particulier s’assure d’un Pilote expérimenté, et qui
connoisse parfaitement la côte. Pour qu’il soit réputé tel, il
faut qu’il ait fait plusieurs traites ou pêches du
Peugue,
en
qualité d
’Aramey,
c’est-à-dire Rameur. L’Armateur de ce
bateau fait au Pilote un avantage au-dessus du simple Mate­
lot; la somme qu’il lui promet est toujours prélevée sur la
totalité du produit de la pêche.
Le Pilote et l’Armateur se procurent douze Matelots pour
l’équipage de ce bateau. Pour parvenir à le former, on
n’épargne ni le vin, ni la bonne chere : aussi, quand ces
Matelots ont donné parole, ils ne peuvent plus s’en dédire,
excepté pour des cas extraordinaires, reconnus pour tels par
le Commissaire de Marine, qui réside à
la Teste de Buch.
Chaque Equipage a une
pinasse,
c’est-à-dire, un petit
bateau terminé en pointe par les deux bouts; il est construit
de simples tables de pin refendues qui ne sont attachées
qu’avec des chevilles de bois. Chaque pinasse a son mât, sa
voile, son ancre, quatre avirons, et est montée par deux
hommes appellés
Peschayres,
qui, à proprement parler, sont
les valets de l’Equipage.
Lorsque celui-ci est formé, l’Armateur pour la pêche le
présente au Commissaire de Marine, qui dresse un rôle par
nom et surnom de chaque Matelot. Il le signe et en envoie
un double au Bureau de l’Amirauté, qui donne un passe-port
pour un an. L’un de ces rôles reste en dépôt dans ce Bureau,
et l’autre est livré au Pilote qui ne doit pas s’en dénantir,
afin d’être en état de le présenter, s’il étoit forcé d’aborder
sur la côte.
L’Armateur est tenu de fournir les filets; chaque filet est
de 35 à 40 brasses de longueur, sur une de largeur. Il faut
au moins quarante filets par traite, et en certain temps,
comme pendant le Careme, jusqu’à soixante, et en avoir,
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1...,328,329,330,331,332,333,334,335,336,337 339,340,341,342,343,344,345,346,347,348,...511
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