1876_II - page 211

TOMBE DE CAÏPHAS
203
testables, et répandre par ce moyen de nouvelles ténèbres
sur un fait qu’on ne se sentiroit pas en état d’éclaircir.
IL
Si la tombe de Caïphas n’est point celle de Waifre, doit-on en
conclure qu’elle est une véritable chimere ?
M. l’Abbé
Venuti,
qui, quoiqu’étranger à cette Ville, a
néanmoins traité avec beaucoup de goût et d’érudition de
plusieurs de ses antiquités, a très-bien senti le faux de l’opi­
nion qu’on vient de réfuter. Il ne s’est pas néanmoins ga­
ranti lui-même de toute méprise au sujet de ce tombeau;
•après avoir rapporté ce que les Auteurs en ont dit, il en
conclut (
Mém
.
sur la vie de Waifre,
p. 114), « ou que le
» corps de
Waifre
n’a point été transporté à Bordeaux, ou
» que ce qu’on appelle sa tombe au milieu d’un marais est
» une véritable chimere. »
Il faut l’avouer, cette conclusion ne paraît pas si pressante,
qu’il faille nécessairement admettre l’alternative des deux pro­
positions qu’elle renferme. On peut convenir que
Waifre
a été
enseveli en tout autre endroit que dans un marais près Bor­
deaux, sans qu’il soit vrai qu’un tombeau qu’on y a vu, et
qui y a subsisté jusqu’au commencement du siecle dernier,
soit un être chimérique.
Delurbe
et
Damai
en parlent d’une maniéré trop positive,
pour qu’il soit permis de former le moindre doute sur son
ancienne existence. On ne fait mention que de ces deux
Auteurs, parce que leur autorité est plus que suffisante pour
constater ce fait. Ils étoient ou natifs de Bordeaux, ou au
moins Citoyens de cette Ville, dont ils ont composé la
Chronique.
Ils ont parlé de ce tombeau, comme d’un monu­
ment subsistant et exposé à la vue du Public. Qui croira-t-on,
si on n’ajoute foi à des témoins oculaires, et aussi bien ins­
truits du fait dont ils parlent?
1...,201,202,203,204,205,206,207,208,209,210 212,213,214,215,216,217,218,219,220,221,...468
Powered by FlippingBook