1876_II - page 219

TOMBE DE CAÏPHAS
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chemin, concernant les fiefs du Chapitre de Saint-André de
cette Ville, et qui paroît être du milieu environ du quator­
zième siecle. Le plantier de
Saint-Martin du mont Judaic,
y
est-il dit, est celui dans lequel on ensevelit les Juifs.
Planta-
rium Sancti Martini de monte Judaïco, in quo plantario sepeliun-
tur Judai.
Les Juifs qui habitoient anciennement le
mont
Judaic,
avoient donc un cimetiere assez voisin de leur habita­
tion; ce fait ne peut désormais être révoqué en doute; or
c’étoit dans ce cimetiere qu’étoit placée la tombe de
Çaïphas,
croira-t-on après cela qu’elle fut celle de l’infortuné
Waijrel
C’est beaucoup que le temps nous ait conservé ces preu­
ves, elles paroissent suffisantes pour détruire la conjecture de
Thevet,
adoptée par un grand nombre de Savans, et pour
établir que la tombe de
Caïphas,
qui n’étoit point un être chi­
mérique, est le tombeau de quelque Juif fameux et distingué
dans sa Nation.
On croit devoir ajouter qu’il existoit dans ce Royaume une
ancienne et illustre famille qui portoit le nom de
Caïphas.
Il
en est fait mention dans les
Coutumes de Beauvoisis,
par
Phi­
lippe de Beaumanoir,
auxquelles l’Auteur a inséré les
Assises et
bons Usages du Royaume de Jérusalem.
On trouve parmi les
notes et observations sur ces Assises (p. 289), la généalogie
des
Seigneurs de Caïphas.
Il n’y a point d’apparence que le
tombeau qui a porté ce nom ait été celui de quelqu’un de
ces Seigneurs, les raisons qu’on vient de déduire sont plus
que suffisantes pour établir le contraire.
Au reste, on croit devoir avertir que si l’on trouve dans
l’
Histoire de Bordeaux
(p. 512, note 7), un abrégé de ce
qu’on vient d’établir, ce n’est pas qu’on ait travaillé d’après
ce qu’a dit cet Auteur, mais uniquement parce que les recher­
ches qu’on vient de donner ne lui étoient pas inconnues.
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