FORÊT DE LESPARRE
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liberté supposoit une abondance considérable de gibier et de
bêtes fauves dans cette forêt.
Il est énoncé dans ce même titre de 1286, que si on trou-
voit dans cette forêt quelqu’un qui y commît quelque dégât,
on étoit obligé de le conduire pardevant le Seigneur de Les-
parre ; et dans le cas où il étoit condamné à une amende de
soixante-cinq sols (qui étoit dans ce temps-là la plus torte
amende pour les cas ordinaires), les soixante sols étoient
pour le Seigneur de Lesparre, et les cinq sols pour le Prévôt,
aussi bien que la chose volée, ou bien l’habit du voleur ; car
le mot
R auba ,
employé dans ce titre, est susceptible de l’une
ou l’autre signification.
Suivant ce même titre, on conduisoit dans cette forêt du
gros bétail de toutes les parties du Médoc, qu’on y faisoit
paître, en payant par tête certaine redevance. S’il arrivoit, y
est-il dit, que les gardeurs de vaches, ou leurs chiens, vinssent
à prendre un sanglier ou un cerf, ceux qui l’avoient pris
dévoient en avoir la moitié ; et sur l’autre moitié, qui appar-
tenoit au Prévôt, il devoit revenir au Seigneur de Lesparre
la hanche droite avec les bois du cerf. A l’égard de toute
autre bête fauve, il devoit revenir à ce Seigneur la cuisse
droite avec la queue ; et à l’égard du sanglier, il devoit avoir
l’épaule droite avec sept côtes, dont le poil ne devoit pas
être brûlé. Tels étoient les droits honorifiques dont ce Sei
gneur étoit en possession, à l’égard de cette portion de
forêt.
On trouve encore dans ce même titre, que ce Seigneur et
le Prévôt ne dévoient faire la chasse aux lapins que de deux
en deux ans, et ce depuis la Fête de Saint Martin jusqu’au
Mercredi des Cendres; sans doute que ce Prévôt avoit une
portion dans le produit de cette chasse. Telles étoient les
conventions anciennes entre les Seigneurs de Lesparre et les
Prévôts qui étoient chargés de la garde de cette forêt.
On vient de voir que la Prévôté, dont
M arestanh A rroberl
