VARIETES B0RDEL01SES
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existoit des champs, des habitations, des bois, des forêts,
dans des endroits couverts à présent par les eaux et les sables
de la mer. Quantité de Paroisses de ce Diocese, voisines de
l’Océan, ne nous en fournissent que trop de preuves ; et n’y
eût-il que celles qui sont placées sur la côte occidentale du
Médoc, le triste état où elles sont réduites depuis long-temps,
est plus que suffisant pour faire comprendre combien le voi
sinage de la mer leur est préjudiciable.
C’est sur cette côte qu’étoit placée l’ancienne forêt dépen
dante de la Seigneurie de Lesparre; aussi est-ce cette posi
tion, trop voisine de l’Océan, qui a occasionné sa destruction.
Elle n’existe plus depuis long-temps ; mais on est en état de
produire des preuves de son ancienne existence. On s’y croit
d’autant plus obligé, qu’une des vues qu’on s’est proposé, en
entreprenant cet Ouvrage, a été de foire connoître ce Dio
cese, non seulement selon sa situation moderne, mais encore
selon son ancien état; et c’est ce qu’on va exécuter par
rapport au cas présent.
Il paroît par une transaction du 3 Janvier 1332, passée
entre le
Seigneur d ’Audenge
et celui de Lesparre, que vingt
témoins avoient déposé qu’on étoit dans une possession
immémoriale de conduire, du consentement néanmoins de
ces deux Seigneurs, toute sorte de bestiaux, appartenans tant
aux tenanciers de la Seigneurie d’Audenge, qu’à tous autres,
et de les foire pacager dans cet espace de lqndes, qui existoit
depuis le
ruisseau de L acanau
jusqu’au lieu appellé
au Poth ;
or, ce lieu du Poth, aux termes de cet acte, étoit situé à
l ’entrée de la fo rêt d u Seigneur de Lesparre
(1).
Ce lieu n’est plus connu maintenant, mais on a sujet de
penser qu’il étoit placé à l’extrémité méridionale de la Pa
roisse, ou plutôt de la
Seigneurie de Carcans,
qui étoit et qui
(1
) A rivo de Lacanau usquèad locum vocation
a u
P o t h ,
qui locus est in
iutroitu forcsUc Domini de Spared à parle laudanum.
(Titre du 3Janvier 1332.)
