1876_III - page 29

NOTICE DE LA PAROISSE DE LA BREDE
21
cet ensemble présente un autre bois superbe, aussi arrosé par
des courans d’eau. Tous ces bois environnent le château, se
continuent autour des prairies, et vont se réunir à la char­
mille; de sorte que l’horison du château est entièrement cou­
ronné d’arbres, et offre, dès le premier coup d’œil, une
solitude qui frappe par un caractère de grandeur, et imprime
une sorte de respect religieux, lors même que le souvenir de
Montesquieu ne s’y mêle point ( i) .
Dans la Paroisse de la Brede, vers le midi et en tirant
vers Saint-Maurillon, on trouve dans cette partie de la lande
appellée
tous Courrejots,
près le Village du Prévost, plusieurs
monticules fort près les uns des autres, et dont les éléva­
tions sont d’autant plus sensibles, que tout le terrein envi­
ronnant forme une plaine continue. Je n’en ai compté
que neuf bien distincts, et formant des cônes très-applatis,
dont les sommets peuvent avoir les uns cinq, les autres
six, sept, et jusqu’à huit pieds de hauteur. Ces monticules
sont appellés par les Paysans
lotis Pujoulets,
diminutif, qui, en
patois, signifie
les petites hauteurs.
Seroit-ce des tombeaux de
(i) Pour ne pas couper le fil de cette description par de trop longues et
de trop fréquentes digressions, je vais transcrire dans cette note divers pas­
sages des
Lettresfamilières de M. de Montesquieu,
qui ont trait à son château,
et servent quelquefois â le peindre lui-même. Ces lettres furent d’abord pu­
bliées à Florence en 1767, par M. l’Abbé de Guasco, sans retranchemens, et
c’est la seule édition qu’on doit rechercher. Toutes les autres, dont la France
a été inondée, ont été calquées sur celle qui se fit sur le champ à Paris,
et qu’une personne alors célébré eut le crédit de faire tronquer à sa volonté.
« Je me fais une fête de vous mener à ma campagne de la Brede, où
» vous trouverez un château gothique à la vérité, mais orné de dehors char-
» mans, dont j’ai pris l’idée en Angleterre. »
(Lettre dupremier Août 1744, à
l’Abbé de Guasco.)
n
Nous séjournerons à la Brede jusqu’à la Saint-Martin ; nous y étudie-
» rons; nous nous promènerons; nous planterons des bois, et ferons des
» prairies. »
(Au même, 30 Septembre 1744.)
« Je n’irai à Paris d’un an tout au plutôt. Je n’ai pas un sol pour aller
1...,19,20,21,22,23,24,25,26,27,28 30,31,32,33,34,35,36,37,38,39,...511
Powered by FlippingBook