NOTICE DE LA PAROISSE DE LA BREDE
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ridicule, de faire
courir l ’âne,
et qui a lieu chaque fois qu’un
mari a été battu par sa femme, j’en donnerais ici la des
cription, si elle n’étoit très-connue et très-pratiquée dans les
autres Paroisses de ce Diocese.
Le commerce de la Brede est naturellement indiqué par sa
culture principale, qui est la vigne. Quant à celui qui naît de
l’industrie et des Arts, il est à peu près nul. Il y avoit autre
fois un marché au bled, dont les mesures publiques, et cons
truites en pierre sous la halle, indiquent l’ancienne existence.
Les impositions de la Paroisse s’élèvent à 9838 livres.
s a v o i r
:
T a ille ...................................
3J75
livres.
Capitation............................ 1758 —
Impositions accessoires. . . 1772 —
V ingtièmes.........................
3133
—
9838 livres.
Les Bourgeois de Bordeaux et Privilégiés n’entrent pour
rien, comme on sait, dans les taxes susdites, qui sont sup
portées par le seul Habitant de la Campagne.
funestes, que le flambeau de la raison dissipe chaque jour. Pour se con
vaincre à quel point les Parlemens, par exemple, tenoient à ces idées de
magie et de sorcellerie, il ne faut qu’ouvrir le livre de
M. Pierre de Lancre,
Conseiller au Parlement de Bordeaux, et qui a pour titre :
Tableau de l’in
constance des mauvais Anges et Démons, où il est amplement traité des Sorciers
et de la sorcellerie,
etc. C’est un gros in-40, imprimé à Paris en 1612, avec
une Epitre préliminaire à Monseigneur de Sillery, Chancelier de France.
En voici quelques passages propres à peindre les siècles dont je parle.
De VAdvertissement :
« Le Roi ayant eu advis que son pays de Labourt
» étoit grandement infecté de Sorciers, décerna commission à un Président
» et un Conseiller de la Cour de Parlement de Bourdeaus, pour la recher-
» che du crime de sorcellerie, audict pays de Labourt... environ l’an 1609...
» Cette commission fut adressée au sieur Président d’Espagnet, Conseiller
» du Roi en son Conseil d’Estat, et à moy. Nous y avons vacqué quatre
» mois... Et d’autant qu’il s’est passé une infinité de choses incognues,