VARIÉTÉS BORDELOISES
rue
Maub.ec,
de la rue
D u p ra t.
Les sables font tous les jours
de nouveaux progrès. Ils ont déjà gagné un quart de lieue de
terrein entre l’ancienne et la nouvelle Eglise.
Il existe des anciens titres, dans lesquels on donne à Soulac
la dénomination de Ville.
L e Noble H omm e M . B ernard de
Lesparre, Chevalier, Seigneur de Labarde et de M ontignac,
donna
à fief nouveau, le io Février rqoS, au nommé Jean Belen-
guer, une maison que ce Seigneur avoit en la ville de Sou
lac, qui confrontoit par côté à d’autres maisons, pardevant
à la rue publique, et par derrière à
la Lede
(i).
Il est question, dans un titre du 27 Août 1580, de la
Prévôté de Soulac, appellée de
G rim oua rd ,
qui jouissoit de
divers droits. Mais les sables qui ont défiguré ce bourg, et qui
l’ont pour ainsi dire anéanti, y ont aboli toute directité et
toute prérogative de la haute Justice. Le Prieur de Soulac
y
jouissoit d’une directité assez étendue, quoique d’ailleurs il y
eût d’autres Seigneurs qui pouvoient y avoir des censives.
Mais tout ce qui est maintenant couvert par les sables est en
quelque sorte affranchi de ces servitudes féodales. La directité
du Prieur se réduit maintenant à bien peu de chose. On
observera, en passant, que suivant un titre du 31 Mai 1421,
B ernard de la P lanche, P rieu r de Soulac,
étoit Vicaire-Général
de l’Archevêque de Bordeaux.
La nouvelle Eglise de Soulac, construite à demi-lieue, vers
le levant, de l’ancienne, également érigée sous l’invocation de
Notre-Dame, peut contenir environ cinq cens personnes ; elle
est d’une jolie structure et construite dans le goût moderne.
Il n’y a pas de doute que tôt ou tard les sables ne parviennent
jusqu’à elle. Ils n’en sont éloignés que d’un quart de lieue.
L’ancien Prieur de Soulac est Curé primitif et gros Déci-
( 1) C’est ainsi qu’on appelle encore à présent dans le Médoc un certain
espace voisin des bords de l’Océan, où il croît des herbes fines et propres
pour la pâture des bestiaux.
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