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VARIÉTÉS BORDELOISES
Il assigna vingt sols Bordelois pour chaque anniversaire,
qui dévoient être pris sur les revenus ou fonds que cet Ar
chevêque avoit achetés dans Soulac (i).
A l’égard du restant de ces mêmes revenus, est-il ajouté
dans le même manuscrit, ce Prélat voulut qu’il fût employé
à l’achat de l’huile nécessaire pour l’entretien de cette lampe;
il voulut même qu’en cas d’insuffisance, le Prieur de ce Col
lege fût tenu d’y pourvoir ; tant ce Prélat avoit à cœur l’exé
cution de cette fondation (2).
Il ne faut pas en être surpris, il vivoit dans un temps où
la pratique des anciens usages étoit encore en vigueur parmi
les fideles, au nombre desquels il faut placer l’attention qu’ils
avoient d’illuminer les Eglises. Il n’est pas indifférent d’en
rapporter ici quelques exemples.
Dont Carpentier,
dans son
N ouveau Glossaire de la basse l a
tin ité,
rapporte un extrait d’un ancien manuscrit, de la fin
environ du treizième siecle, par lequel il paraît que le Sa
cristain de l’Abbaye de Sainte-Croix de Bordeaux étoit obligé
d’entretenir dix lampes allumées dans l’Eglise, et de fournir
tout ce qui étoit nécessaire pour les tenir suspendues (3).
Il nous paraîtrait maintenant singulier de voir dix lampes
brûler jour et nuit dans une Eglise; mais ce qui nous paraî
trait maintenant extraordinaire, étoit pour lors aussi commun
que de voir, le Jeudi de la Semaine Sainte, une quantité con
sidérable de cierges allumés dans toutes les Eglises où il y a
un monument.
(1)
Et pro quolibet Auniversario solvaniur viginti solidi moneta currentis
Burdegalæ de redditibus per dictum Domimnn Archiepiscopum in loco de Solaco
emptis.
(Ibidem.)
(2)
Et residuum dictorum redditumu ponatur in oleo pro dicta lampade, et
iiltrà ordinavit, quod Prior sui Collegii studentium teneatur providere et supplere
in residuis de oleo ad. tenendam dictant lampadem illuminatam.
(Ibidem.)
(3)
Habet Sacrista tenere senfacere tenere decent lampades munitas et garnitas
de oleo, lampadariisfunibus et polceis,
(Dom. Charp.
verbo polcea.)
