1876_I - page 62

•VARIÉTÉS BORDELOISES
cle, ils disent
guiçon-a
pour exprimer
l ’homm e,
et au plurier
guiçon-ac,
c’est-à-dire,
les hommes.
La langue Celtique pouvoit
avoir cela de commun avec la langue Basque, qui est une
langue des plus anciennes, ainsi que l’affirme Scaliger dans
son
T ra ité des Langues de l ’E u ro p e;
au moins cette quantité
immense de noms des lieux terminés en
ac,
qui étoient an­
ciennement en bien plus grand nombre, donne-t-elle lieu à le
soupçonner.
Il paroît d’ailleurs que la terminaison en
ac
ne faisoit pas
partie essentielle du mot auquel elle étoit jointe. Ausonne,
parlant de
Lucaniacum
(aujourd’hui Lugagnac), maison de
campagne de Lucanus, son beau-pere, en sépare la terminai­
son
ac,
dans le vers suivant de son Epitre au Poëte Théon :
Villa! Lucani inox potieris aco.
Cette terminaison ne faisoit donc pas partie essentielle du
mot
L ucaniacum ,
qui auroit été entièrement défiguré par cette
séparation ; ce n’étoit donc qu’un article que nous plaçons en
François au-devant du nom, et qu’on ne mettoit qu’à la fin
dans la langue Celtique. Il seroit même aisé de rapporter
quantité de noms de lieux qui ont été dépouillés de cette ter-
terminaison, comme ne faisant pas partie constituante de
leur nom. On n’a qu’à consulter, pour s’en convaincre, la
Notice des G aules,
par Adrien de Valois. Concluons donc que
l’étymologie du mot
So u la c,
qui signifierait
a u x chaum ières,
ne paroît pas absolument dépourvue de vraisemblance.
Au reste, on ne doit point trouver mauvais qu’en faisant
la description d’une Paroisse, on s’arrête sur l’étymologie de
son nom, lorsqu’on peut en donner des preuves qui parais­
sent fondées. On a témoigné quelque mécontentement à cet
égard; mais, pour rendre raison de la conduite qu’on tient,
on croit devoir observer, i° Que de tous temps on a été
Curieux d’étymologies, et que de tous temps il y a eu des
Savans qui s’y sont appliqués, entr’autres
V a rro n , M énage,
1...,52,53,54,55,56,57,58,59,60,61 63,64,65,66,67,68,69,70,71,72,...484
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