VARIÉTÉS BORDELOISES
fût paroissiale, elle étoit aussi monacale, et à dire vrai, il y
a lieu de penser que sans le secours des Moines, elle ne
serait jamais parvenue à ce degré de beauté et de grandeur
dont elle étoit décorée.
Il faut être initié dans la lecture des anciens titres du pays
Bordelois, pour savoir quelle a été, dans les siècles passés,
la célébrité de l’Eglise de Sainte-Marie de Soulac, et dans
quel degré de vénération elle étoit dans l’esprit des fideles de
ce Diocese. Des personnes distinguées ou par leur naissance,
ou par leur piété, ont témoigné en quelle recommandation
elles avoient cette Eglise, par les dons qu’elles lui ont fait,
ou pendant leur vie, ou par leurs testamens.
Le Noble Seigneur
Pierre A m a n ie u , Chevalier, Captai de
B uch,
fils du feu
Noble Baron P ierre de B ordeaux, aussi Che
valier,
légua cent sols (somme assez considérable dans ce
temps-là) à l’œuvre ou fabrique de Notre-Dame de Soulac;
ce legs pie est consigné dans son testament du 20 Mai 1300.
L a Noble et P uissante D am e Blanche de F o ix ,
veuve de
Jean
de Grely, C aptai de B uch,
légua par son testament du 7 Août
1363, quatre léopards d’or (monnoie de ce temps-là)
à la
lum in a ri et obra de N o s tr a -D o u a de S o la c ;
c’est-à-dire, tant
pour le luminaire que pour la fabrique de cette Eglise.
Pierre B e rla n d , Archevêque de B a rd eau x,
qui, étant natif de
la contrée du Médoc, savoit en quelle vénération étoit l’E
glise de Soulac, lui fit présent d’une lampe d’argent, qui
devoit être allumée nuit et jour sans discontinuer; et c’est
même ce qu’il recommanda très-étroitement dans son testa
ment, ainsi qu’il est justifié par un ancien manuscrit, ou livre
de raison à l’usage de ce pieux Archevêque (1).1
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(1)
Suprà dictus Dominus Archiepiscopus (Petrus Berlandus) ordinavit in
suo testamento receptoper Petrum de Landa, quod in Ecclesid Beata Maria de
Solaco teneretur lampas illumimta de die et de nocte quant ipse dédit de argenta.
(Ancien Livre de raison de Pierre Berland.)
