NOTRE-DAME DE SOULAC
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leurs
il soit
vrai de dire que l’étymologie qu’il donne de la
dénomination
de Soulac est dépourvue de vraisemblance.
Soulac devoit être un lieu considérable par ses richesses,
au temps que le pays Bordelois étoit sous la puissance des
Romains, puisqu’on y découvrit, il y a près de quarante ans,
un trésor entièrement composé de monnoies ou médailles Ro
maines d’argent, et en très-grande quantité. Ce qui prouve
encore combien ce lieu étoit considérable, c’est la fondation
d’un ancien Monastère de l’Ordre de Saint-Benoît, et dépen
dant de l’Abbaye de Sainte-Croix de Bordeaux.
Les Savans Auteurs du
Thésaurus N o v u s Anecdotum
y rap
portent (vol. I, p. 156) un privilege accordé à ce Monastère,
en l’année 1037, par le Pape Benoît IX, qui le soustrait à la
Jurisdiction de l’Ordinaire. On trouve dans ce même Ouvrage
(vol. I, p- 259) une association de prières entre ce Monas
tère et celui de la Seauve-Majeure.
Si on s’en rapporte à une ancienne chartre, que M. Lopes a
insérée dans son
H istoire de l ’E glise S a in t-A n d ré
(p. 174), et
qu’il a extraite d’un ancien Cartulaire de l’Abbaye de Sainte-
Croix, un Comte de Bordeaux, surnommé
le B o n ,
donna à
cette Abbaye, entr’autres choses, le lieu de Soulac avec l’Ora
toire de Notre-Dame. M. Lopes dit que cette donation a paru
suspecte à
Besly
et à quelques autres Ecrivains. Il tâche néan
moins de la justifier du mieux qu’il lui est possible.
D’un autre côté, M. de Marca, dans son
H istoire de Béarn
(liv. Ill, chap. 8, p. 224), rapporte tout au long une autre
chartre concernant la fondation de l
’Abbaye de Sain t-S ever Cap
de Gascogne,
par laquelle il paraît que le Duc Guillaume Sance
donna à cette Abbaye l’Eglise de Notre-Dame de Soulac,
autrement appellée de la Ein-des-Terres,
Ecclesiam Sanctæ D ei
Genitrici M aria;, qua; dicitur de Solaco vel de F in ibu s T erra .
Ce n’est point ici le lieu de discuter le mérite et la sincé
rité de ces deux Chartres, ni la validité de ces deux donations;
cette discussion serait aussi ennuyeuse qu’inutile : on obser-
T. I.
(Édit. Baur.,
vol. I.)
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