1876_I - page 359

CONTRÉE DU MÉDOC
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par les tristes changemens qui y sont survenus. Il en existoit
néanmoins encore du temps de Vinet, qui les nomme
huîtres
de So u la c,
et qui nous apprend, dans ses
Notes su r Ausonne,
que dans cette Province elles avoient la préférence sur toutes
les autres huîtres (i).
Quoiqu’il existe encore des marais salans dans la Paroisse
de Soulac, il n’y est plus néanmoins question d’huîtres, et
c’est ce qui prouve combien de révolutions a éprouvées l’extré­
mité du Médoc; mais rien ne le prouve d’une maniéré plus
convaincante que la séparation qui s’est- faite du rocher sur
lequel est construite la tour de Cordouan, d’avec la terre
ferme.
C’est une tradition constante chez les habitans du Bas-Mé-
doc, que dans le principe le local où est placée la tour de
Cordouan, appartenoit à la terre ferme, et qu’il suffisoit, pour
y arriver, de traverser un fort petit ruisseau. Celui-ci s’étant
insensiblement élargi, la mer, dans le temps de quelque fu­
rieuse tempête, se sera faite une ouverture assez considérable,
et aura séparé le rocher sur lequel cette tour est construite,
du reste du continent.
Ce qui est certain, c’est que le Pas de Grave, situé entre
cette tour et la pointe du Médoc, a été formé aux dépens
d’un territoire dépendant d’une ancienne Eglise qui existoit
dans le douzième siecle, et qui étoit connue sous la dénomi­
nation de Saint-Nicolas de Grave, dont cette passe a pris son
nom.
On n’ignore pas que la majeure partie des Géographes,
tant anciens que modernes, pensent que le rocher sur lequel
(i)
Meduli sunt infrà Burdigalam, quasipeninsula inter Oceanum et Garum-
nam. Exit autem in id Aquitanicum mare Garumna quinqiiaginta ferè millibus
passuum infrà Burdigalam, quod oflium ostreorum estjeracissimum, qua Burdi-
galenses, totaque hac Aquitania omnibus aliis préférant Solacensia vulgo appelan­
tes à Solaco idtimorum Medulorum vico.
(Vinetus in Auson., 450, E.)
1...,349,350,351,352,353,354,355,356,357,358 360,361,362,363,364,365,366,367,368,369,...484
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