1876_I - page 357

CONTRÉE DU MÉDOC
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l’extrémité de cette contrée, des ports et autres lieux propres
pour le commerce maritime, puisque ce qu’on achetoit à bon
compte étoit bientôt revendu à un très-haut prix. Il n’y a que
le commerce qui puisse faire hausser d’un moment à l’autre
le prix-courant des denrées ou des marchandises.
Parmi celles que Théon pouvoit acheter à bas prix et re­
vendre tout de suite au prix le plus haut, Ausonne compte
non seulement les suifs, les cires, la poix, les bois résineux,
dont on se servoit pour lors à façon de flambeaux, et qui
étoient autant de denrées du pays (i), mais encore le
papyrus
qui étoit incontestablement une production étrangère. On sait
que cette plante croissoit auprès du Nil en Egypte, et que les
anciens s’en servoient en façon de papier. Il falloit donc que
des Navires étrangers l’apportassent à l’extrémité du Médoc,
où l’on en faisoit commerce, et par conséquent qu’il y eût
des ports propres à les y recevoir.
Ces ports exposés à la fureur des flots de la mer, et vrai­
semblablement sans entretien lors de la chûte de l’Empire
Romain, et de la désolation de cette Province par différens
peuples barbares, ont insensiblement été détruits. Néanmoins
il en subsistoit encore quelqu’un vers l’extrémité de la côte
occidentale du Médoc, du temps que les Anglois étoient maî­
tres de la Guienne. C’étoit là en effet où leurs Rois et leurs
Reines s’embarquoient, lorsque quittant cette Province, où ils
venoient de temps en temps, ils se retiraient en Angleterre.
Il serait aisé d’en rapporter diverses preuves que nous en
fournissent les rôles Gascons.
D’ailleurs, on retrouve encore dans les dénominations de
quelques lieux situés à l’extrémité du Médoc, des vestiges qui
(i)
Attentes sévi globulos et pinguia ceræ,
Pondera, naritiamque picem scissamque papyntm,
Fumantesque olidum paganica lumina tædas.
(Epist. 5, n. 430)
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