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VARIÉTÉS BORDELOISES
maintenant. Les terres, à la vérité, y étoient sablonneuses,
comme le sont encore les landes du Médoc; mais le voisi
nage de la mer étoit susceptible de culture, et il existoit des
terres labourables qui n’étoient pas éloignées de son rivage,
oui littu s a randum .
Mais de quoi sont devenus ces anciens
champs placés près le rivage de la mer? De quoi est devenu
D om notonum ,
lieu également situé sur les bords de l’Océan,
et qui étoit le lieu où habitoit Théon, ami d’Ausonne? Il y a
long-temps qu’ils ont disparu, et qu’ils ont été engloutis par
les flots de la mer. Et depuis ce temps-là combien d’autres
lieux qui ont éprouvé le même sort !
Des Villes, des Paroisses entières, quantité de lieux qui
seraient totalement inconnus, si on n’en retrouvoit les déno
minations dans les anciens titres, ont absolument disparu.
Combien d’autres qui ont été couverts par les dunes de sable,
ou inondés par les étangs qui se forment aux pieds de ces
montagnes arides et infertiles ! Quel changement n’est-il donc
pas survenu sur la côte du Médoc, depuis le siecle d’Ausonne
jusqu’à celui où nous sommes maintenant?
Ce Poëte, dans une de ses Epitres à son ami Théon, lui
demande, entr’autres choses, quel étoit le genre de vie qu’il
menoit sur la côte du Médoc, où il faisoit son habitation? Y
exercez-vous le commerce, lui dit-il, et savez-vous profiter des
occasions pour vendre excessivement cher ce que vous venez
d’acheter à très-bas prix (i)? Ces questions eussent été dé
pourvues de ce sel attiquè dont cette Epitre est assaisonnée, s’il
n’y eût eu aucun fondement pour les faire, et si le Médoc eût
été un pays où l’on n’eût exercé aucune espece de commerce.
On est donc fondé à penser qu’il y avoit anciennement, à
(i)
Quant tamen exerces Medulorum in littore vitàm ?
Mercatus ne agitas ? Leviore numismate captans
Insanis quod inox pretiis gravis audio vendat ?
(Epist. 5, n.
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°-)
