1876_I - page 355

CONTRÉE DU MEDOC
a pris son nom des
M e d u li,
ses anciens habitans. Ceux-ci
étoient-ils les naturels du pays, ou un peuple subordonné aux
1B ituriges V ivisques,
originaires des Gaules? C’est ce qui n’est
pas aisé à décider.
Strabon place ces derniers dans le Médoc, et semble en
quelque sorte les confondre avec les
M ed u li,
lorsqu’il dit que
la Garonne, après avoir reçu trois fleuves, sépare les
‘B ituriges
Josques
(les mêmes que les Vivisques), d’avec
les Sanctons
(i).
Or il est certain que ce n’est qu’au
‘Bec d ’Am be%
(quatre lieues
au-dessous de Bordeaux), que la Garonne reçoit dans son
sein le troisième fleuve; ce n’est donc qu’au-dessous de ce
lieu qu’elle coule, suivant Strabon, entre les
Sanctons et les
B ituriges.
Il falloir donc que ceux-ci habitassent cette partie
du Médoc qui est au-dessous du
Bec d ’Am be%,
et par consé­
quent que les
M ed u li
ne formassent qu’un même peuple avec
les
B ituriges,
puisqu’ils habitoient dans le même territoire.
Ausonne fait mention des
M ed u li
et du pays de Médoc dans
ses Epitres à son ami
Théon,
natif et habitant de cette même
contrée. -Il nous en apprend certaines particularités qu’il n’est
pas hors de propos de rapporter ici.
Il paroît d’abord qu’Ausonne confidéroit le Médoc comme
une des extrémités de la terre (2), et c’est en effet l’idée
qu’on en a toujours eue; aussi Soulac, qui est situé à l’extré­
mité du Médoc est appellé,
de fin ib u s te rn e ,
dans une chartre
de l’an 980, dont fait mention M. de Marca dans son
H isto ire
de B éarn
(liv. I, drap. 7, p. 27).
Il paroît, en second lieu, que les côtes du Médoc n’étoient
pas du temps d’Ausonne dans l’état déplorable où elles sont1
(1)
Garumna, tribus auctus fluminibus effluil inter Bituriges joscos et Sanc-
tones.
(2)
Quid geris extremis positus telluris in oris,
Cutlor arenarum Vates ? Cui littus arandum,
Oceani finem ùixtà, solemque cadentem.
(Epist. 5, n. 430.)
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